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Des enseignants privilégient les travaux écrits en classe. |
Alarmant. Des enseignants commencent à élever la voix sur l’utilisation de ChatGPT en milieu scolaire. « On soupçonne de plus en plus d’élèves d’utiliser des outils comme ChatGPT pour rédiger leurs mémoires ou curriculum vitae », témoigne Maurice Ratelolahy, enseignant dans un lycée public du centre-ville. Selon lui, cette dépendance pourrait à terme nuire au développement intellectuel des apprenants.
Ce constat est partagé par d’autres enseignants qui redoutent une banalisation de la « paresse intellectuelle ».
« Les textes sont bien structurés, mais manquent de profondeur. Le pire est qu’ils ne correspondent souvent pas au niveau réel de l’élève », ajoute Maurice Ratelolahy.
Cette évolution remet en question les méthodes traditionnelles d’évaluation. Paul Ratsimbazafy, professeur d’université en sciences sociales, déplore : « Ce qui est inquiétant, c’est que l’élève n’apprend plus à réfléchir, à structurer sa pensée. Il se contente de copier-coller les réponses, souvent sans même les lire intégralement ».
Du côté des étudiants, la tentation est grande. Un étudiant de première année, sous couvert d’anonymat, confie : « On m’a dit que je pouvais gagner du temps avec ça. J’ai essayé pour un exposé, et ça a marché. Personne ne m’a posé de questions ».
Cependant, tous les enseignants ne sont pas totalement opposés à l’usage de l’IA. Certains reconnaissent son potentiel pédagogique, à condition qu’il soit bien encadré.
« Ce peut être un bon point de départ pour comprendre une notion, pour reformuler un cours, ou même pour améliorer un texte. Mais cela suppose que l’élève ait déjà des bases solides et une volonté d’apprendre », nuance un enseignant de philosophie.
Face à ces dérives, certaines écoles réagissent. Le port du téléphone portable est désormais interdit dans plusieurs établissements. Et pour éviter les devoirs faits par l’IA à la maison, les travaux écrits en classe, sous surveillance, redeviennent la norme.
Mialisoa Ida