COUPURES DE COURANT - Les entreprises à bout de souffle

Les salons de coiffure ne sont pas épargnés par les coupures de courant.

Les coupures de courant dans le Réseau interconnecté d’Antananarivo (RIA) s’aggravent. Elles plongent des entrepreneurs dans une situation critique.

À bout. Plusieurs chefs d’entreprise à Antananarivo tirent la sonnette d’alarme face à des interruptions de courant de plus en plus longues et fréquentes, qui paralysent leur activité. « Notre société est à l’arrêt depuis trois jours, avec des coupures pouvant durer jusqu’à dix heures par jour. Si cela continue, nous devrons fermer nos portes. Nous n’aurons plus les moyens de payer nos employés, nos loyers, ni même la facture de la Jirama, qui ne baisse pas malgré l’interruption du service », s’insurge Xavier Rahajasoa, gérant d’une entreprise de bois à Tanjombato.

D’autres entrepreneurs envisagent sérieusement de suspendre leur activité. « Nous avons déjà été obligés d’interrompre temporairement notre production l’an dernier à cause des délestages. Notre chaîne de fabrication dépend entièrement de l’électricité, notamment pour la conservation de nos produits qui doivent rester congelés. Aujourd’hui, cette chaîne du froid est rompue, ce qui a fait chuter nos ventes. Nos clients n’ont plus confiance », témoigne Bodo Rakotonirina, propriétaire de M’endy Mdg, une entreprise de fabrication de frites précuites installée à Itaosy, l’un des quartiers les plus touchés par le délestage.

Conséquences graves

Ces coupures ont des conséquences économiques majeures : chute de la production, hausse des coûts, pertes de rentabilité. Certaines entreprises ont réduit leurs effectifs, d’autres fonctionnent au ralenti, et certaines ont même cessé définitivement leurs activités. Les petites et moyennes entreprises, en particulier, peinent à survivre, faute de moyens pour faire face aux délestages.

Les entrepreneurs devront encore patienter avant d’espérer une amélioration.

Lundi, la Jirama a annoncé que des coupures récurrentes, alternées ou prolongées, pourraient se produire dans les quartiers alimentés par la sous-station Tanà-Sud et le RIA durant les deux prochaines semaines. Un transformateur de 25 MVA, situé à la sous-station d’Anosizato, est en panne depuis le week-end dernier. « Il doit être acheminé à Ambodivona pour réparation. Les travaux devraient être achevés d’ici quinze jours », a précisé Manda Ny Aina Nomena, directeur général adjoint chargé de l’électricité à la Jirama.

À cette défaillance technique s’ajoutent d’autres difficultés, notamment la baisse du niveau d’eau dans le barrage d’Andekaleka, principale source hydroélectrique du pays, qui entraîne des délestages tournants dans le RIA. Hier encore, de nouvelles pannes ont été signalées dans plusieurs secteurs, selon la Jirama.

Miangaly Ralitera

1 Commentaires

  1. quand on a envie de crier "rendez nous l'administration coloniale ''

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