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Une des valises remplies de tortues interceptées par les gendarmes la nuit du 24 décembre, à Ambohibao Antehiroka. |
L’élu du district de Soavinandriana, dans l’Itasy, et un de ses co-accusés sont condamnés à dix ans de prison pour trafic de ressources naturelles. Le verdict a été rendu par le Pôle anti-corruption d’Antananarivo, hier.
Une lourde peine. C’est ce que le Pôle anti-corruption (PAC) d’Antananarivo a prononcé contre le député Romeo Ramanatanana, élu dans le district de Soavinandriana, dans la région Itasy, et l’un de ses co-accusés.
Le verdict a été rendu hier. Le parlementaire et l’un de ses co-accusés sont ainsi reconnus coupables de trafic d’espèces protégées. Ils écopent ainsi de dix ans de prison, assortis d’une amende de 60 millions d’ariary. Trois autres personnes, également inculpées dans l’affaire, sont quant à elles condamnées à quatre ans de prison. Les cinq individus doivent, par ailleurs, s’acquitter collectivement de 2 milliards d’ariary de dommages et intérêts.
Outre l’élu, ses deux assistants parlementaires et ses deux conseillers figurent dans la liste des personnes condamnées hier. Selon la loi, ils disposent de dix jours pour interjeter appel. Pour rappel, ils ont été interpellés dans la nuit du 24 décembre, à Ambohibao Antehiroka, en possession de deux valises remplies de cent douze bébés tortues. Des éléments de la gendarmerie nationale effectuant une patrouille de routine ont remarqué les agissements suspects d’un groupe d’individus qui transbordaient deux valises d’une voiture à une autre.
Flagrant délit
Ayant d’abord refusé d’être fouillés, les individus, dont le député de Soavinandriana, ont finalement accepté que les gendarmes procèdent au contrôle de leur cargaison après une longue discussion. C’est là que les cent douze bébés tortues ont été découverts dans les deux valises. Ils ont de suite été interpellés. Ils ont ensuite été présentés devant le parquet du PAC d’Antananarivo, le 26 décembre.
Le parquet du PAC d’Antananarivo a confirmé le «flagrant délit» de trafic d’espèces protégées. Les tortues découvertes sur le parlementaire figurent, en effet, dans la liste des espèces inscrites à l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Elle inclut les espèces menacées d’extinction et qui sont également vulnérables aux contrebandes internationales. L’inscription dans l’annexe I de la CITES vise à limiter drastiquement ou proscrire le commerce de ces espèces.
Le flagrant délit étant établi, le député Ramanatanana n’a ainsi pas pu se prévaloir de l’immunité parlementaire. Son arrestation et sa traduction devant la justice ont ainsi pu se faire sans une autorisation de poursuite préalable émanant du Bureau permanent de l’Assemblée nationale, les faits s’étant déroulés en dehors de la période de session parlementaire. Accusés de trafics d’espèces protégées et de blanchiment de capitaux, l’élu de Soavinandriana et ses co-accusés ont été placés en détention préventive à la maison de force de Tsiafahy. Ils y sont retournés après le prononcé de leur condamnation, hier.
Garry Fabrice Ranaivoson
35 ans de cachot , ce serait encore mieux contre ces criminels .
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