MOBILITÉ - Le transport urbain à l’heure de la digitalisation

Les usagers peuvent désormais commander des taxis via des plateformes en ligne.

À Antananarivo, le secteur du transport urbain connaît une profonde mutation avec l’essor des applications mobiles, offrant aux usagers plus de flexibilité, de sécurité et de transparence.

Révolution. Désormais, les citadins peuvent réserver un véhicule en quelques clics, connaître le coût de leur course à l’avance, suivre leur trajet en temps réel et bénéficier d’un service disponible 24h/24 et 7j/7. Une transformation qui séduit une clientèle jeune et connectée, tout en imposant de nouveaux défis aux acteurs traditionnels.

Longtemps dominée par les taxis et taxis-be fonctionnant sur la base de négociations tarifaires, la capitale malgache voit émerger des plateformes de transport numérique proposant davantage de transparence, de sécurité et de flexibilité. Le tarif moyen s’établit autour de 5 000 ariary par kilomètre, avec un coût minimum fixé à 25 000 ariary pour certains trajets.

Mandresy, utilisatrice régulière, témoigne : « Une nouvelle expérience que je recommande. J’ai appelé un service de transport cet après-midi, et j’ai été pleinement satisfaite. Ponctualité, réactivité, et des voitures belles et confortables ! »

Elle apprécie particulièrement la disponibilité permanente de ces services.

La nuit, ces nouveaux acteurs offrent aussi un avantage considérable. Alors que les taxis traditionnels doublent souvent leurs tarifs nocturnes, les plateformes maintiennent les mêmes prix. Ranja, une autre cliente, confirme : « Je ne suis pas très taxi, mais une fois, j’ai dû prendre ces transports, et pendant la nuit, c’est vraiment abordable. Leur service reste le même, jour et nuit. À Antananarivo, les taxis traditionnels doublent souvent leur tarif la nuit, parfois plus cher qu’un trajet Tana-Toamasina. Là, c’est le même prix. »

Offres de mobilité

L’offre ne se limite pas aux voitures. Les taxis-moto, proposés via certaines plateformes, gagnent du terrain grâce à leur praticité dans les embouteillages de la capitale. Facturés environ 3 000 ariary par kilomètre, avec un tarif minimum de 10 000 ariary, ils constituent une alternative rapide et économique pour de nombreux citadins.

Cependant, cette modernisation suscite des résistances. Les chauffeurs traditionnels, confrontés à une concurrence accrue, expriment leurs inquiétudes. Haja, taxi depuis une dizaine d’années, explique : « Je ne m’inquiète pas trop. La journée, on traverse les mêmes problèmes : embouteillages, négociations. Ce sont surtout ceux qui travaillent la nuit qui risquent d’être en difficulté. Nos véhicules sont parfois en mauvais état, alors que les passagers recherchent plus de sécurité la nuit. »

Face à ces défis, les plateformes misent sur la qualité de service : notation des chauffeurs, géolocalisation, assistance rapide et alertes d’urgence renforcent la confiance des utilisateurs.

Parallèlement, la Commune Urbaine d’Antananarivo s’implique activement dans cette transition. Elle a lancé en 2023 un Plan de Mobilité Urbaine pour organiser les déplacements sur les quinze prochaines années et délivre, depuis 2020, des licences numériques aux taxis pour mieux les recenser et professionnaliser le secteur.

Irina Tsimijaly

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