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La famille, anéantie par la douleur, éclate en pleurs à la vue du cercueil de Tricha. |
Tricha, 17 ans, fille de l’artiste Bemamy Beriziky, connu sous le nom de Fandrama, a été sauvagement assassinée à son domicile aux 67Ha Nord-Ouest. Son autopsie a eu lieu hier. Témoignages.
Simple, souriante et conciliante : c’est ainsi que l’entourage décrit Tricha, arrachée brutalement à la vie, à l’aube de sa jeunesse. Elle aurait eu 18 ans dans trois mois.
Hier, sous un soleil éclatant, devant sa maison bâtie au bord d’une rue passante, proches, voisins, artistes parmi lesquels Lianah, Farah John’s, Dat’kotry et Tinah ainsi qu’une nuée de journalistes munis de caméras, de calepins et d’appareils photo, se sont rassemblés, dans une profonde émotion. Tous attendaient le retour du corps sans vie de la jeune fille, emmenée à la morgue pour autopsie. Celle-ci a été réalisée dans la matinée.
À 14 heures, une voiture 4x4 s’est arrêtée à devant la maison. De l’arrière du véhicule, le cercueil contenant le corps de la défunte a été descendu et transporté au rez-de-chaussée de l’habitation. Aussitôt, éclatèrent les sanglots et les cris de douleur.
Fandrama et la mère de Tricha, anéantis par le chagrin, demeuraient sans voix. L’artiste Pierrot Matatana, oncle de la victime, a raconté les faits, la voix tremblante.
Porte entrouverte
À l’entendre, Tricha vivait avec son oncle, sa tante, sa grand-mère et une autre femme de la famille. Samedi matin, vers 7h30, elle est sortie pour suivre des cours de préparation au baccalauréat, accompagnée de quelques camarades venus la chercher. Vers 10 heures, la femme de la famille, employée dans un centre d’appels, a quitté la maison à son tour. La grand-mère est partie rendre visite à Pierrot Matatana, à Itaosy, tandis que l’oncle et la tante se rendaient, comme chaque week-end, à Ambohijanaka.
Selon des voisins, Tricha est revenue à son domicile avant midi. Elle aurait prévu de se rendre ensuite à Ambodin’Isotry. Des témoins l’ont aperçue devant chez elle vers 14h30 : ce fut la dernière fois qu’elle fut vue vivante.
À partir de ce moment, elle est restée injoignable.
Son cousin, vivant dans le même quartier, a constaté que la porte de la maison était entrouverte, sans trace d’effraction. À l’intérieur, un désordre total : un grand subwoofer, quelques billets de banque, une bague de fiançailles et le téléphone de Tricha avaient disparu.
Alertée, la famille s’est précipitée sur les lieux. À son retour d’Ambohijanaka, l’oncle a inspecté la maison et découvert, au fond du couloir, le corps sans vie de Tricha, nu, les poignets attachés, le visage tuméfié et bleuâtre.
Selon le médecin, le décès remontait à environ quatre heures. La Brigade criminelle est en charge de l’enquête. Les funérailles de Tricha auront lieu demain dans la capitale.
Gustave Mparany