ANTSIRANANA - La région Picardie renforce sa coopération avec Diana

Luc Barbier, vice-président de l’AEAP, a sensibilisé la population de Migiko Ambohimarina sur l’importance du projet.

Une délégation de la région française de Picardie est restée une semaine à Antsiranana. Sa mission s’inscrit dans une dynamique de coopération décentralisée et de développement durable. 

Lancement d’un projet de renforcement de la Gestion intégrée des ressources en eau dans la région Diana (Gire). Une délégation de la région Picardie a passé une semaine à Antsiranana. Elle est composée de représentants institutionnels internationaux, de techniciens français spécialisés en gestion de l’eau et de membres d’associations œuvrant dans la solidarité internationale. L’objectif principal de sa visite était d’améliorer l’accès à l’eau potable pour les populations du nord de Madagascar.

Pendant cette semaine, les membres de la délégation ont mené plusieurs visites sur terrain aux côtés des autorités régionales. Ces échanges ont permis d’identifier les besoins prioritaires des communautés, de proposer des solutions concrètes et de renforcer les capacités locales pour une gestion durable de la ressource.

Organisée du 16 au 22 avril par l’Agence de l’eau Artois-Picardie (AEAP), la région Diana et l’Office international de l’eau, la mission a favorisé les rencontres avec les parties prenantes de la Gire. L’objectif est de mieux comprendre les enjeux du territoire et de présenter les grandes orientations du projet. C’est ainsi qu’ils ont visité le bassin versant du Besokatra, le Parc national de la Montagne d’Ambre, important réservoir d’eau pour la ville d’Antsiranana, ainsi que le bassin versant du Sambirano, à Ambanja.

Un bassin stratégique, mais vulnérable

Cette dernière infrastructure couvre 3 300 km² et regroupe dix-sept communes. Elle représente un enjeu stratégique majeur pour la région, notamment à travers ses cultures de cacao (plus de 80 % de la production nationale), de café, de vanille et de poivre. Malgré la présence des réserves naturelles de Tsaratanàna et de Manongarivo, la déforestation, aggravée par le changement climatique, y est préoccupante. 

L’érosion des sols entraîne l’ensablement des périmètres de captage et fragilise l’ensemble du bassin. L’aval du bassin comprend des espaces de mangrove que les communautés locales tentent de préserver. Dans l’ensemble du bassin, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement est fragile, voire inexistant. Le village de Migiko, dans la commune d’Ambohimarina, illustre cette vulnérabilité : l’accès à l’eau propre y est critique, favorisant la propagation de maladies comme la fièvre typhoïde et la diarrhée, sans compter une forte exposition aux inondations.

C’est à Ambanja que la délégation picarde a procédé au lancement du projet intitulé « Appui à la Gire » dans le bassin du Sambirano. Cette initiative vise à mobiliser tous les acteurs concernés autour d’une gestion durable, inclusive et participative de l’eau.

« Il est désormais proposé de mettre en œuvre différentes actions concrètes pour la préservation et le partage équitable des ressources en eau du bassin du Sambirano. Ces actions nourriront également les réflexions par un échange d’expériences », souligne Théogène Belahy, directeur du développement au sein du gouvernorat de Diana.

La visite s’est conclue par une réunion de travail entre les parties prenantes. Un accord de principe a été élaboré pour encadrer la mise en œuvre du projet Gire, avec un accent particulier sur la biodiversité dans la région Diana. Ce partenariat marque une étape importante vers une gestion intégrée, durable et solidaire des ressources en eau à Madagascar.

Raheriniaina

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