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Aperçu des destructions causées par la tempête tropicale Jude dans le sud de Madagascar, de Toliara à Tolagnaro. |
Onze districts répartis sur cinq régions du sud de Madagascar ont été violemment frappés par les rafales de vent provoquées par la forte tempête tropicale Jude. Près de 10 000 personnes ont dû être déplacées en l’espace de trois jours.
La tempête est entrée par Anakao, dans la région de Toliara, avant de traverser onze districts et quarante-neuf communes. Elle a poursuivi sa route jusqu’à Tolagnaro, où elle est sortie dans la soirée du samedi 15 mars. Sans faiblir, elle a balayé les régions Atsimo-Andrefana, Androy, Atsimo-Atsinanana et Anosy, d’Ouest en Est.
Le phénomène a touché terre entre Anakao et Beheloke, dans le district de Toliara II, à 1 heure du matin, avant de progresser vers le sud-sud-est. L’œil du cyclone est resté près de trois heures au-dessus de la commune d’Itampolo, dans le district d’Ampanihy. La tempête avançait à 18 km/h et, samedi matin, à 7 heures, elle se trouvait à Ankiliabo, dans le district d’Ampanihy. À 13 heures, son œil atteignait Tranoroa, dans le district de Beloha (région Androy), toujours au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales atteignant 120 km/h.
À 15 heures, le système a frappé Ifotaka (district d’Amboasary Sud), Midongy du Sud et Befotaka (région Atsimo-Atsinanana). Trois heures plus tard, à 18 heures, Jude, légèrement affaiblie, est reclassée en tempête tropicale avant de quitter Madagascar par Tolagnaro (région Anosy).
Des vents destructeurs
D’après les données du Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), la tempête a causé de lourds dégâts sur son passage. Des pluies diluviennes et des vents violents ont frappé plusieurs districts : Toliara I et II, Ampanihy, Betioky-Sud, Sakaraha, Morombe et Benenitra (Atsimo-Andrefana), Ambovombe (Androy), Midongy du Sud et Befotaka (Atsimo- Atsinanana), ainsi que Tolagnaro (Anosy).
La violence des rafales a surpris les habitants. À Anakao, dans le district de Toliara II, les toitures de plusieurs écoles, du lycée public, du collège d’enseignement général et du magasin de stockage du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été arrachées. Des églises ont également été endommagées, tandis que de nombreuses pirogues ont été emportées par la mer.
À Ambovombe (région Androy), des panneaux solaires ont été projetés au sol, et de nombreuses habitations ont perdu leurs toits. « C’est une catastrophe sans précédent. L’école La Lumière d’Ambovombe, pourtant en dur, a été décoiffée. Cela témoigne de la puissance du vent », témoigne Azaria, une habitante. À Erada et dans le chef-lieu de la région Androy, des infrastructures publiques et privées ont été endommagées, des arbres déracinés et des cases détruites. Le stade d’Andaboly, à Ambovombe, a également subi des dégâts.
Dans la région Atsimo-Atsinanana, à Befotaka, 115 personnes ont été déplacées après la destruction de leurs habitations par les rafales et les pluies. À Nosifeno (district de Midongy du Sud), le toit du bureau communal a été soufflé par le vent, qui a atteint son paroxysme samedi à 13 heures, avant l’arrivée des pluies.
À Tolagnaro (région Anosy), des panneaux publicitaires géants et des poteaux de la Jirama ont été pliés par la force du vent. À Mandromondromotra, une ONG a perdu la toiture de son bureau de stockage, tandis que les buttes de protection ont été arrachées. Le toit de l’hôpital a été sévèrement endommagé et de nombreux vergers ont été détruits.
En trois jours, 10 587 personnes ont été déplacées et réparties dans 23 sites d’hébergement. Au total, 1 072 habitations et infrastructures ont été signalées comme endommagées.
Mirana Ihariliva