À la maison centrale d’Ankorombe, à Ambositra, les détenus se forment à l’élevage de poissons, une initiative qui vise à améliorer leur alimentation et à leur offrir des compétences utiles pour leur réinsertion sociale. |
Les détenus de la prison d’Ankorombe ont adopté la pisciculture comme moyen d’autonomie alimentaire. L’élevage de poissons sur place contribue à l’amélioration de leur nutrition, en particulier pour les femmes, les mineurs, les personnes âgées et celles souffrant de malnutrition ou de carences pondérales, explique Angelo Razafimahafaly, directeur régional de l’administration pénitentiaire d’Amoron’i Mania.
Le site dispose de neuf bassins piscicoles, auxquels s’ajoutent deux bassins dédiés à la reproduction des poissons, portant leur nombre total à onze. L’établissement pénitentiaire accueille environ cinq cents détenus, et seuls ceux ayant purgé une partie de leur peine sont autorisés à participer au programme.
Ce projet, à la fois éducatif et productif, a pour objectif de fournir aux détenus des compétences professionnelles exploitables après leur libération, tout en générant une activité économique pour la prison.
En visite sur le site ce week-end, le ministre de la Pêche, Paubert Mahatante, a souligné le potentiel de production des bassins, estimé entre 2 500 et 3 000 kg de poissons. Équipés pour l’élevage des alevins et l’engraissement des poissons adultes, ces bassins permettent de garantir une alimentation plus saine aux détenus, dans le respect de leurs droits humains.
Vers une autonomie alimentaire durable
Ce programme s’inscrit dans la politique du ministère de la Pêche, qui encourage des initiatives favorisant la dignité humaine. Une démarche similaire a déjà été déployée dans d’autres régions l’an dernier. Parallèlement, le ministère de la Justice a mis en place un plan de développement agricole et d’élevage, afin d’assurer l’autosuffisance alimentaire des détenus et de leur offrir des perspectives professionnelles après leur peine.
Angelo Razafimahafaly se félicite de voir ces deux projets se concrétiser dans sa région. « Ce programme ne se limite pas à nourrir les détenus : il leur transmet des compétences précieuses, leur ouvrant ainsi des perspectives concrètes pour leur réinsertion. »
Au-delà de l’amélioration des conditions de vie en détention, le projet prévoit la vente des poissons produits, notamment lors de fêtes et événements spéciaux. À chaque vente, jusqu’à 200 kg de poissons sont écoulés, permettant de générer des revenus supplémentaires.
L’initiative est amenée à s’étendre : trois nouveaux bassins seront ajoutés prochainement, portant leur nombre à quinze. Cette expansion permettra d’exploiter davantage les ressources naturelles environnantes, notamment les rizières, et d’augmenter significativement la production.
Lors de sa visite, le ministre Paubert Mahatante a souligné l’importance de ce projet pour l’avenir des détenus. « Nous sommes là pour leur donner les moyens de se réhabiliter et de participer activement à leur avenir. »
Irina Tsimijaly