ÉVÉNEMENTS DU 29 MARS 1947 - Deux cent trente-trois survivants répertoriés

Des lycéens visitant l’exposition sur l’histoire de la lutte pour l’indépendance au stade Barea, Mahamasina, hier.

Répartis dans trente-trois districts, deux cent trente-trois acteurs des événements du 29 mars 1947 sont toujours en vie. Ils seront aux premiers rangs durant les cérémonies de commémoration de cet épisode majeur de l’histoire nationale, samedi. 

Transmettre la flamme du patriotisme aux descendants. C’est la traduction libre du thème qui constitue le fil d’Ariane des différents événements de commémoration de l’insurrection d’indépendance du 29 mars 1947.  

Dans un communiqué publié mardi, le ministère des Forces armées, qui coordonne les commémorations, indique que les différentes cérémonies « sont pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie durant ces événements et de ceux qui ont survécu ». Dans cette missive, le département ministériel, qui détient le registre des acteurs de la lutte pour l’indépendance, notamment ceux des événements de 1947, rapporte que deux cent trente-trois rescapés sont toujours en vie. Ils sont répartis dans trente-trois districts.  

La date du 29 mars 1947 marque le début d’une insurrection d’indépendance qui, selon les historiens, ne s’est tue qu’en 1948. Un soulèvement violemment réprimé par les autorités coloniales françaises. Soixante-dix-huit ans après les faits, des acteurs de l’événement sont ainsi toujours en vie. Un des membres du comité d’organisation de la commémoration apporte toutefois des éclairages sur le rôle qu’ont joué la plupart d’entre eux.  

Après soixante-dix-huit ans, une partie de l’opinion publique doute, en effet, que des acteurs des événements de 1947 soient toujours en vie. Certains évoquent même l’éventualité qu’il pourrait y avoir des imposteurs. La source explique toutefois que ce ne sont pas juste ceux qui ont pris les armes et ont été au front à l’époque de l’insurrection de 1947 qui sont classés dans la catégorie des combattants patriotes ou « Mpiady tia Tanindrazana ».  

Ceux qui y ont pris part de façon indirecte, comme les membres de leurs familles qui les ont accompagnés lorsqu’ils se sont réfugiés dans les forêts pour échapper à la répression coloniale, sont également inscrits dans cette catégorie de combattants nationalistes. Ceux qui ont pris part à l’organisation logistique ou qui ont approvisionné en vivres les combattants qui se sont cachés, ou bien ceux qui ont joué le rôle d’agents de renseignement, en font également partie.  

Ces derniers étaient notamment des femmes, des adolescents ou des enfants proches de l’adolescence à l’époque et sont aussi considérés comme ayant pris part à la lutte pour l’indépendance. La majorité des deux cent trente-trois acteurs toujours en vie seraient alors des personnes qui ont appuyé directement ou indirectement ceux qui étaient au front.  

Passage de flambeau  

Par ailleurs, comme indiqué précédemment, outre honorer ceux qui se sont battus pour l’indépendance de la nation, les cérémonies de commémoration ont aussi pour but de transmettre la flamme du patriotisme à la nouvelle génération. Aussi, depuis quelques jours, une exposition publique, dont l’accès est gratuit, se tient au stade Barea, à Mahamasina. Elle retrace l’histoire des événements du 29 mars 1947, mais aussi la lutte contre la colonisation qui a mené à l’indépendance en 1960.  

Une exposition similaire se tient également à l’Akany Fiadanantsoa, un centre d’accueil érigé pour les anciens combattants nationalistes et les personnes âgées, à Moramanga, ainsi qu’à Manakara. Outre le mausolée national, sis à Andrainarivo, Antananarivo, Moramanga et Manakara hébergent également des monuments funéraires majeurs dédiés à ceux qui ont donné leur vie dans la lutte d’indépendance.  

Moramanga et Manakara comptent également le plus grand nombre de victimes des violentes représailles par les autorités coloniales. Outre les expositions publiques, des conférences sur l’histoire de la lutte pour l’indépendance sont également organisées dans des lycées et collèges publics. Des diffusions publiques de films historiques sur les événements de 1947 seront également programmées dans tous les districts, ainsi qu’à la télévision publique TVM.  

Cette année, les organisateurs se sont justement employés à faire en sorte que les commémorations soient d’envergure nationale et non restreintes à des cérémonies à Antananarivo, Moramanga ou Manakara. Le communiqué de presse publié par le ministère des Forces armées mardi rapporte justement une réunion pour coordonner les cérémonies de commémoration dans les cent dix-neuf districts.  

Pour les événements au niveau étatique, une cérémonie de dépôt de gerbe, en présence de Andry Rajoelina, président de la République, au mausolée à Andrainarivo, donnera le coup d’envoi des commémorations officielles ce samedi 29 mars. Une autre cérémonie se tiendra devant la stèle à Ambohijatovo. Sauf changement, elle sera conduite par Christian Ntsay, Premier ministre. En parallèle, une cérémonie de commémoration, en présence d’autorités gouvernementales, se tiendra sur le site du monument funéraire en l’honneur des combattants patriotes, Ambalakararaina, Manakara.  

Le cœur des commémorations officielles se tiendra à Moramanga, en présence du chef de l’État. Après une cérémonie de dépôt de gerbe et de passage symbolique du flambeau du patriotisme à la jeune génération, le président de la République procédera à l’inauguration officielle de l’Akany Fiadanantsoa.  

Garry Fabrice Ranaivoson

2 Commentaires

  1. tous les malgache devrait regarder ce reportage sur leur histoire:

    https://www.youtube.com/watch?v=5_CECWbaKMY

    Enfin une approche historique et apolitique

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  2. la révolte de 47 a en rien précipité l'octroi de l'indépendance à Madagascar.Sénégal.Cote d'Ivoire .Togo ,Cameroun y ont accédé parceque le temps était venu.

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