PRÉSIDENTIELLE DE 2018 - Thierry Rakotonarivo confirme l’existence des doublons

De retour à la Ceni, Thierry Rakotonarivo affirme détenir des preuves sur l’existence de numéros de CNI identiques. Sa déclaration relance un dossier sensible concernant la fiabilité de la liste électorale.

Thierry Rakotonarivo se dit prêt à apporter les preuves en sa possession si besoin.

Thierry Rakotonarivo effectue un retour remarqué au sein de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), près de cinq ans après sa démission forcée. Élu par l’Assemblée nationale pour succéder à Houssen Abdallah, il a prêté serment hier devant la Cour suprême. À cette occasion, l’ancien vice-président de la Ceni est revenu sur la révélation qui avait provoqué sa chute en 2020 : l’existence, selon lui, de plus d’un million de numéros de Carte nationale d’identité (CNI) identiques. Devant la presse, Rakotonarivo a réaffirmé l’authenticité de ses déclarations et assuré disposer de toutes les preuves nécessaires.

« On ne fait pas une affirmation de cette ampleur sans documents à l’appui », a-t-il lancé, en promettant de les présenter si leur exploitation peut contribuer à l’assainissement du système électoral.

En 2020, alors que la Ceni procédait à la mise à jour de la liste électorale, Rakotonarivo avait publiquement évoqué des doublons massifs dans la base des numéros de CNI. Cette révélation avait rapidement suscité une polémique sur la fiabilité du fichier électoral. Mis en difficulté par la gravité de ses propos, il avait dû rétropédaler avant de faire l’objet d’une demande de destitution initiée par le président de la Ceni de l’époque, Hery Rakotomanana. Face à la pression interne et politique, il avait fini par démissionner. Depuis, il ne s’était plus exprimé publiquement sur ce dossier sensible. Son retour intervient alors que la question de l’assainissement de la liste électorale est de nouveau au centre des débats.

Une affaire toujours explosive

En réaffirmant aujourd’hui détenir des preuves, Rakotonarivo ravive un dossier que la Ceni n’a jamais totalement réussi à apaiser. Si l’existence de numéros de CNI identiques est confirmée dans les proportions évoquées, cela mettrait en cause la solidité des bases de données nationales et, par ricochet, la crédibilité du processus électoral. Ce type d’anomalie peut entraîner des inscriptions multiples, des erreurs d’identification ou des manipulations, accentuant un climat de défiance déjà très marqué dans le pays.

Rakotonarivo en appelle toutefois à la volonté politique. Selon lui, les améliorations techniques ne suffiront pas si les acteurs institutionnels ne s’engagent pas pleinement dans une démarche de transparence et de rigueur.

Son retour place la Ceni devant un défi majeur : gérer un dossier hautement sensible tout en prouvant son indépendance. Si les preuves annoncées sont effectivement présentées, elles pourraient servir de base à un audit approfondi, voire à une refonte des procédures d’identification civile. Reste à savoir si l’institution et les responsables politiques accepteront d’ouvrir ce chantier délicat. Le signal envoyé hier par Rakotonarivo laisse entendre que le débat ne pourra plus être évité, à l’aube d’une concertation nationale réunissant tous les acteurs politiques.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. C'est un dossier hautement politique qui démontre une fois de plus les conditions de l'élection à la tête de l'état du tyran sanguinaire en fuite à DubaÏ .Non seulement il a dissimulé sa naturalisation Française mais a traficoté la liste électorale . Dire qu'il n'était pas au courant est une insulte à ce pays Tout concorde à dire qu'il doit répondre de ses actes maléfiques devant le peuple Malgache et les discours sur une " vengeance politique " relèvent de la pure imbécilité !

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