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Cydolain Raveloson, directeur de réglementation et coordination de l’OMH. |
L’ajustement des prix du carburant, affectant principalement les transports publics et les foyers ruraux, vise à refléter la réalité du marché, mais risque d’aggraver la précarité des consommateurs déjà touchés par l’inflation.
Le nouvel ajustement des prix du carburant est entré en vigueur hier. Selon les observations faites dans les stations-service, les carburants les plus utilisés par la population ont connu des variations de prix. Environ 90 % des transports publics du pays fonctionnent au gasoil, tandis que la plupart des foyers ruraux dépendent du pétrole lampant.
Les révisions récentes ont entraîné une modification des tarifs. L’essence a enregistré une baisse de 180 ariary par litre, passant à 5 320 ariary, contre 5 500 ariary auparavant. En revanche, le gasoil a connu une hausse de 80 ariary, atteignant désormais 4 970 ariary. Le pétrole lampant a subi la plus forte augmentation, avec 200 ariary de plus par litre, s’établissant à 2 830 ariary, contre 2 630 ariary précédemment.
Pour les usagers, notamment les chauffeurs de bus et de camions, ces ajustements suscitent des réactions diverses. « La baisse du prix de l’essence est une bonne nouvelle, mais pour nous, qui utilisons du gasoil, c’est une charge supplémentaire. Nos tarifs ne suivent pas toujours l’évolution des prix du carburant », témoigne un chauffeur de bus d’Antananarivo.
Impact
Un transporteur partage la même préoccupation : « Nous allons devoir surveiller de près la consommation de carburant. Nous redoutons aussi des répercussions sur les prix des produits de première nécessité. »
La hausse des coûts du transport risque d’entraîner une augmentation des prix des denrées alimentaires et des biens de consommation courante. De nombreux commerçants anticipent déjà une montée des prix du riz, du sucre et de l’huile, des produits essentiels pour la majorité des foyers malgaches. Cette situation pourrait aggraver la précarité de nombreuses familles, déjà affectées par une inflation persistante.
Ces révisions tarifaires, notamment sur le gasoil et l’essence sans plomb, s’inscrivent dans une politique d’alignement progressif sur la « vérité des prix », selon le gouvernement malgache.
L’Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) procède ainsi à des ajustements mensuels, basés sur plusieurs facteurs, notamment les fluctuations des prix mondiaux, les taux de change et les coûts d’approvisionnement.
À titre de référence, au 3 mars 2025, le prix moyen mondial de l’essence s’établissait à 1,26 dollar par litre, selon PetrolPrice. Le prix du gasoil FOB (Free On Board) était de 654,50 dollars par tonne.
Malgré ces ajustements, un écart subsiste avec le prix du pétrole lampant, qui nécessitera encore du temps avant d’être totalement aligné sur la politique de vérité des prix, d’après l’OMH.
Irina Tsimijaly