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Des piétons obligés de marcher sur la chaussée, les trottoirs sont envahis par les commerçants. |
La commune urbaine d’Antananarivo annonce de nouvelles organisations dans le centre-ville. Les marchands sont invités à s’inscrire auprès de la CUA.
Nouvelle tentative d’assainissement des rues et des trottoirs de la ville d’Antananarivo. La commune urbaine d’Antananarivo va organiser une grande opération d’assainissement dans le centre-ville. La mairesse, Harilala Ramanantsoa, demande aux marchands de ne plus vendre sur les trottoirs. « 70 % des personnes qui circulent dans la ville d’Antananarivo sont des piétons. Nous devons les protéger. Les marchands sont aussi des habitants d’Antananarivo. Il est de notre devoir de trouver des solutions pour eux. Nous croyons, en tant que premiers responsables de la CUA, que tout le monde suivra ces mesures. Et nous restons ouverts à toute proposition de solution dans l’intérêt commun», a-t-elle annoncé hier.
Les marchands ont trois jours pour quitter les allées piétonnes. À en croire un communiqué de la CUA, à partir de jeudi, les trottoirs d’Analakely seront libérés.
« Nous proposons aux marchands de s’inscrire au Tranompokonolona Isotry à partir de demain. Une autre réunion se tiendra pour leur indiquer l’endroit où ils pourront continuer leurs activités », a enchaîné la magistrate de la ville d’Antananarivo.
C’est la énième tentative d’assainissement des rues et des trottoirs dans la ville d’Antananarivo. Il y a un an, le regretté Richard Ramanambitana avait déclaré, lors de sa prise de fonction en tant que président de la délégation spéciale (PDS) d’Antananarivo, que « la chaussée est le domaine des conducteurs, le trottoir celui des piétons et le marché celui des marchands ».
Espaces autorisés
Un grand nettoyage du centre-ville avait également été annoncé lorsqu’il était à la tête de la CUA, mais cette opération n’a jamais vu le jour. Son prédécesseur, Naina Andriantsitohaina, maire élu entre 2020 et 2024, avait érigé de nouveaux marchés en dur, notamment à Behoririka, Anosy et au Coum 67 Ha, afin d’inciter les marchands à quitter les rues et à se régulariser dans des espaces autorisés. Si certains commerçants avaient accepté d’y entrer au début de l’opération, ces marchés, notamment celui de Behoririka, se sont progressivement vidés. Les commerçants sont revenus dans la rue. « Les clients ne viennent pas dans les marchés. Ils achètent auprès des marchands qui continuent à exercer sur les trottoirs », avaient-ils expliqué à l’époque pour justifier leur retour dans la rue.
Le bras de fer entre la CUA et les marchands risque de ressurgir. Peu après l’annonce de cette opération d’assainissement, hier matin, des marchands de rue à Analakely ont déjà exprimé leur mécontentement. Ils rejettent cette décision de la CUA, qu’ils qualifient de « soudaine ». Ils ont déclaré qu’ils ne quitteraient pas les lieux tant qu’un nouvel emplacement ne leur serait pas attribué. Harilala Ramanantsoa a indiqué la disponibilité de places dans les marchés d’Andravoahangy et de Petite Vitesse. Les marchands accepteront-ils de quitter les rues pour intégrer le secteur formel ?
Miangaly Ralitera