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Au Sommet mondial des gouvernements, à Dubaï, le président de la République a tenu une allocution durant le forum sur le leadership et la prospérité. Il en a profité pour lancer un appel aux investisseurs.
Des investissements et du financement. C’est ce dont les pays africains, notamment Madagascar, ont besoin, selon Andry Rajoelina, président de la République, hier, à la tribune du forum sur le leadership et la prospérité, dans le cadre du Sommet des gouvernements ou World Governments Summit (WGS), à Dubaï.
Durant la première journée du WGS, le locataire d’Iavoloha a été invité à prononcer un discours sur le thème “Leadership et prospérité”. Profitant de cette tribune, il a tendu les mains aux investisseurs pour appuyer Madagascar. “Les projets ne manquent pas. Ce sont les investissements et les financements des partenaires et des pays amis comme les Émirats arabes unis qui font la différence”, a déclaré le président Rajoelina en conclusion de son allocution.
Au-delà du thème central de l’événement, le WGS est une occasion de réaffirmer des liens bilatéraux, des coopérations, et de convaincre des investisseurs. Sur leur site web, les organisateurs indiquent, entre autres, que l’événement “sert de catalyseur à la coopération internationale”. C’est dans cet esprit que le président de la République a émis son appel aux investisseurs, hier. Outre les décideurs et acteurs du secteur privé émiratis, des responsables d’organisations financières multilatérales et des représentants de multinationales prennent part à l’événement.
Dans son allocution, le chef de l’État a ainsi mis en avant les défis, les opportunités, le potentiel et les objectifs de Madagascar. Il a ainsi mis en avant le projet de “transformation agricole”, en soutenant : “Avec 80 % de notre population vivant de l’agriculture, le secteur agricole représente une arme puissante pour combattre la pauvreté” et en affirmant : “Je me lance le défi de faire de Madagascar le grenier rizicole du continent africain”.
Pour attirer l’attention de son assistance sur le potentiel agricole de la Grande Île, Andry Rajoelina ajoute : “Si Madagascar est le troisième pays producteur de riz sur le continent africain après le Nigeria et l’Égypte, seulement 2 millions d’hectares de rizières sont cultivés alors que nous disposons encore de 36 millions d’hectares de terres arables en réserve”.
Réalisation
Il a aussi souligné le défi que représente l’énergie pour la Grande Île, tout en insistant sur les possibilités d’investissement dans ce secteur.
“Dans un contexte mondial où l’énergie est le moteur principal du développement économique et social, nous devons accélérer la transition énergétique, car il n’y a pas de développement sans énergie”, lance alors le locataire d’Iavoloha. Il rappelle ainsi que Madagascar jouit d’une capacité de production hydroélectrique, éolienne et solaire importante, tout en martelant : “Accélérer notre transition énergétique vers une production propre et renouvelable est une priorité stratégique pour assurer un avenir durable à notre pays.” Il a évoqué les projets en cours, comme le challenge d’installer 250 mégawatts de parcs solaires “cette année”.
Par rapport au thème du forum auquel il a pris part, Andry Rajoelina déclare : “Le leadership du dirigeant est le pilier fondamental sur lequel s’appuie le développement et le progrès d’un pays. Un leadership fort, visionnaire et pragmatique, c’est la clé pour transformer nos visions en actions”, en ajoutant : “Le changement passe par une nouvelle génération de dirigeants capables de prendre leur destin en main et d’impulser des transformations profondes”.
Seulement, comme le Président le laisse entendre à la fin de sa prise de parole, la transformation d’un pays nécessite l’engagement des investisseurs. Dans le domaine énergétique, par exemple, il a réaffirmé l’objectif de mettre en service un total de 1 000 mégawatts de production solaire, “avec 750 mégawatts d’investissements du secteur privé, en addition aux 250 mégawatts en financement propre de l’État”. Pareillement pour la mise en service de grands projets hydroélectriques d’ici cinq ans.
Toutefois, de grands projets hydroélectriques comme Sahofika et Volobe, portés par des entités privées, peinent à boucler le volet financement. Dans son discours, hier, Andry Rajoelina a également mis l’accent sur la biodiversité endémique de Madagascar, un argument de poids pour le tourisme, ainsi que sur ses réserves en ressources minières. Faisant le rapprochement avec le cas du continent africain en général, il déclare alors: “Nous ne devrions plus être dans le constat [du potentiel], mais dans la réalisation de nos objectifs”.
En réponse à un journaliste à l’issue de son discours, Andry Rajoelina a notamment soutenu : “(...) Nous avons un plan, une vision. Ce qui nous manque actuellement, c’est l’accompagnement pour le développement de notre vision”.
Garry Fabrice Ranaivoson