INONDATIONS - Évacuation manu militari à Anosizato et Ampitatafika

Les victimes ont été surprises par la montée rapide des eaux.

Le niveau de la Sisaony a dépassé le seuil d’alerte rouge à l’échelle d’Ampitatafika, samedi. Les Forces de l’ordre ont effectué une évacuation manu militari, à Ampitatafika et à Anosizato Andrefana.

IL était 10 heures au Collège d’enseignement général (CEG) Faliarivo Ampitatafika, hier matin. Des hommes, des femmes, des enfants aux visages marqués par la fatigue, les yeux perdus dans le vide, s’asseyaient sous les pavillons des bâtiments de cet établissement scolaire public. D’autres se reposaient à même le sol dans des salles de classe transformées en site d’hébergement pour les victimes des inondations à Ampitatafika depuis samedi.

“J’ai attrapé froid. Le niveau de l’eau dans ma maison atteignait mon torse au moment où les Forces de l’ordre nous ont appelés à quitter les lieux pour rejoindre un endroit sûr, samedi vers 16 h 30. Pendant la nuit, nous avons dormi à même le sol, car nous n’avons rien pu emporter en quittant notre foyer”, témoignait Viviane Olga, une sinistrée d’Anjanamaitso, un quartier situé au bord de la rivière Sisaony, dans la commune d’Ampitatafika, hier.

Ils étaient environ deux cents à rejoindre ce site d’hébergement, d’après la commune rurale d’Ampitatafika, après l’évacuation menée par les Forces de l’ordre. La plupart d’entre eux ont hésité à quitter leurs maisons, craignant que leurs biens ne soient dérobés. L’intervention des Forces de l’ordre a été nécessaire pour les convaincre. Ces dernières ont investi les zones inondées.

“Je ne pensais pas que le niveau de l’eau monterait aussi vite. Ce sont les coups de sifflet des forces de l’ordre qui m’ont alertée. Ils nous ont ordonné de partir immédiatement vers un site d’hébergement”, raconte Marie Perline Razanadravao, expliquant ainsi pourquoi elle a tardé à quitter sa maison inondée.

Les plus vulnérables ont été évacués en vedette, des enfants ont été portés sur les épaules, tandis que les plus robustes traversaient les ruelles inondées à pied.

Le Bureau national de la gestion des risques et catastrophes (BNGRC) a recensé 2 564 sinistrés dans la région d’Analamanga, hier. Parmi eux, 2 545 se trouvaient dans les communes d’Anosizato et d’Ampitatafika, frappées par la crue de la rivière Sisaony. Au total, 1 676 ont été déplacés et répartis dans cinq sites d’hébergement.

Parmi eux, 1 160 sont “confortablement” installés dans le site d’hébergement d’Ambodivona, dans la commune rurale d’Anosizato. “L’accueil est bon ici. Les tentes sont confortables, il y a des toilettes et des douches mobiles, ainsi que des médecins pour surveiller notre état de santé”, poursuivait Marie Perline Razanadravao.

Des familles continuaient à rejoindre les sites d’hébergement hier soir, selon Michel Ramilinirina, agent de la commune rurale d’Ampitatafika. “Le niveau de l’eau monte à nouveau, alors qu’il avait déjà diminué ce matin”, expliquait-il.

Le BNGRC souligne que les sinistrés ne quitteront les lieux qu’une fois le niveau de l’eau redescendu. Ils s’inquiètent toutefois pour l’après-catastrophe. “Tous nos biens sont sous l’eau, y compris nos marchandises. Je redoute de tout perdre”, confie Claudine Soarimalala. Les familles touchées attendent un soutien pour leur réinstallation.

Vigilance rouge pour fortes pluies à Analamanga 

Le risque de crue des rivières persiste dans les communes d’Ampitatafika et d’Anosizato Andrefana en ce début de semaine. Météo Madagascar a émis une vigilance rouge pour fortes pluies, en vigueur le dimanche 16 et le lundi 17 février.
Des précipitations de 40 à 90 mm sont attendues en 24 heures durant ces deux jours sur les Hautes-Terres centrales, incluant les régions Analamanga, Itasy, Vakinankaratra, Amoron’i Mania, ainsi que le sud des régions Atsinanana et Alaotra-
Mangoro. Ces fortes pluies pourraient provoquer des crues, des stagnations d’eau et des affaissements de terrain dans les zones vulnérables.

Miangaly Ralitera

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