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Les sinistrés arrivent en vedette pour rejoindre le site d’hébergement à Ambodifasina. |
Les fortes pluies engendrent des inondations dans la capitale, obligeant certains ménages à quitter leurs maisons. Des ménages sont sinistrés à Ankeniheny, commune rurale d’Ambohimanga Rova.
Hier matin, les sinistrés de ce quartier ont rejoint le site d’hébergement d’Ambodifasina, selon un rapport du Bureau national de la gestion des risques et des catastrophes (BNGRC). L’opération, lancée à 8 h 30, faisait suite à une alerte émise la veille concernant la montée des eaux dans cette zone fortement impactée par les précipitations. Le BNGRC a supervisé l’évacuation, en coordination avec les forces de l’ordre mobilisées pour assurer la sécurité des opérations.
Sous des tentes dressées à Ambodifasina, dans la commune rurale d’Ambatolampy Tsimahafotsy, des mères allaitantes avec leurs nourrissons, des hommes, des femmes et des enfants au visage marqué par la fatigue attendaient. Certains, portant de maigres bagages, ont hésité à quitter leur maison, redoutant les risques de pillage. Dans plusieurs foyers, les hommes sont restés sur place pour veiller sur leurs biens durant la nuit. D’autres évacués, épuisés, se sont allongés à même le sol pour tenter de récupérer.
Leurs habitations étaient submergées depuis mercredi. « L’eau est toujours là, je ne peux plus rester dans ces conditions », témoigne Vincent Rakotondrasoa, un habitant du fokontany d’Ankeniheny. À Ambodisiarivo, la montée des eaux continue, affirme Herilala Vonjy Rasoloniaina. Malgré l’aggravation de la situation ces derniers jours, les autorités n’ont débuté l’évacuation que tardivement.
Des ménages laissés dans l’attente
Les inondations sont directement liées aux précipitations persistantes. De nombreux habitants affirment avoir attendu longtemps avant de recevoir de l’aide. Les mères de famille, notamment, peinent à gérer leurs enfants dans ces conditions précaires. « Je n’ai pas dormi de la nuit, j’ai peur que la maison s’écroule. Avec la montée des eaux, on ne sait jamais quand le danger peut survenir », confie Rija Randriantsoa, installé sur le site d’hébergement d’Ambodifasina.
Face à cette situation, plusieurs résidents plaident pour l’ouverture des barrages afin de permettre à l’eau de s’écouler plus rapidement. Beaucoup espèrent aussi que la prise en charge des sinistrés ne s’éternisera pas. « Nous ne pouvons pas rester dans cette situation indéfiniment », lancent certains.
Bilan des dégâts
Selon les données disponibles, 21 250 personnes ont été affectées par ces intempéries, dont 7 082 déplacées. Aucune disparition n’a été signalée, mais une personne a dû être secourue.
Sur le plan matériel, 3 769 habitations sont inondées, sept ont été endommagées et quinze détruites.
Mialisoa Ida