FORTES PLUIES - Des crues subites surprennent le 5e arrondissement

Des fidèles de l’église CEIM à Ambohidahy nettoient les lieux après la crue. 

Le fokontany d’Ambohidahy a été frappé par une inondation, la nuit du 23 février. L’eau a envahi une quarantaine de maisons, selon l’estimation du fokontany.

Sauve-qui-peut. La nuit du 23 au 24 février a été cauchemardesque pour les habitants du fokontany d’Ambohidahy, dans le district de Tanà V. L’eau a envahi en un temps éclair les maisons dans les quartiers bas. « J’ai dû sortir ma femme et mes enfants par la fenêtre pour nous sauver de l’eau qui a envahi subitement et rapidement la pièce où nous vivons. Le niveau de l’eau allait dépasser la hauteur de notre lit, en quelques minutes. Par ailleurs, mon enfant est très fragile. Il développe une allergie aux odeurs, il nous a donc fallu quitter les lieux très vite pour éviter qu’il fasse une crise. Nous avons séjourné chez ma belle-famille cette nuit», raconte Fanevasoa Randriamanalina, un père de famille qui loue un appartement dans ce quartier. 

Sa femme et lui, ainsi que la plupart des habitants touchés par cette soudaine inondation dans le cinquième arrondissement, ont pris un jour de congé hier pour remettre de l’ordre dans leurs maisons. De l’eau boueuse les a mis sens dessus dessous. « Nous étions effondrés en constatant les dégâts que l’eau a laissés chez nous, en retournant à la maison ce matin (ndlr : hier matin). Le frigo a flotté au milieu de la maison et ne fonctionne plus désormais. Des vêtements et d’autres linges ont été souillés par l’eau», enchaîne-t-il. « Je n’ai pas pu ouvrir ma gargote aujourd’hui (ndlr : hier), à cause de l’eau. Elle a détruit beaucoup de choses chez nous. Six de mes poules n’y ont pas survécu », déplore Mamie Randriamanantena, gargotier. 

 Ces victimes ne se préparaient pas à une telle catastrophe. « D’habitude, le niveau de l’eau n’arrive qu’aux chevilles lorsqu’elle monte après une pluie torrentielle. Cette fois-ci, l’eau est sortie de partout, du dallage, des mûrs, qu’en peu de temps, son niveau atteignait celui du bassin. Je n’ai pu sauver que les essentiels, comme le riz, mes cahiers, le téléviseur, l’ordinateur et d’autres appareils électriques», témoigne Rondro Laurencia, une jeune étudiante qui loue une pièce dans ce quartier, tout en lavant les linges mouillés par l’eau sale. L’église Communauté évangélique indépendante de Madagascar (Ceim) à Ambohidahy a été également inondée. Ses fidèles l’ont nettoyée hier matin.

Inédit

Ce qui s’est produit hier est inédit dans ce quartier. « Je vis dans ce quartier depuis 1968, mais je n’ai jamais vu une telle situation. Même les cyclones comme Geralda n’ont pas provoqué un tel phénomène», témoigne Henriette Razafindrasendra, propriétaire de maison.  

Le fokontany d’Ambohidahy estime à quarante le nombre de maisons frappées par cette crue et rapporte, dans la foulée, l’effondrement de quatre clôtures. 

« Heureusement, nous n’avons pas de sinistrés, pas de blessés, pas de décès. Le niveau de l’eau a diminué au bout de quelques heures », souligne Jean Rakoto, chef du fokontany.  

Les victimes accusent la non-conformité du plan d’aménagement des nouvelles constructions dans le fokontany d’Ambohidahy comme la cause principale de cette inondation. « Les réseaux d’assainissement se rétrécissent au fil des années, car on construit sans tenir compte des évacuations d’eau», fustige Haja Randrianasolo, un habitant.  

Cependant, le fokontany dément ces allégations. « C’est un phénomène normal, car c’est dans notre fokontany que se déverse l’eau de pluie de plusieurs quartiers, comme Andraisoro, Tsarahonenana, Ambohimirary et Ampanotokana, alors que la plupart des évacuations d’eau de ces quartiers sont obstruées par des déchets », se justifie-t-il. L’Autorité de protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (Apipa) est descendue sur place hier pour rechercher des solutions.  

Montée des eaaux dans l’Avaradrano  

Des villages dans le district d’Avaradrano ont été inondés, suite aux fortes pluies qui s’abattaient sur Antananarivo, dans la soirée du 23 février. Dans le fokontany d’Ambohitrombihavana, situé dans la commune d’Ambohimangakely, quatre maisons qui se trouvaient au bord de la rive d’Ampasimbe dans le secteur d’Ambohimalemy ont été envahies par l’eau. Des maisons au bord des rizières dans la commune d’Anosiavaratra ont été aussi touchées par ces inondations. Une quantité de pluie de 78 mm est tombée le 23 février à Antananarivo, selon Météo Madagascar. C’est ce qui a provoqué cette montée des eaux.  

Miangaly Ralitera

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