FONDATION - FES Madagascar ferme ses portes

Le siège de la FES à Ankadifotsy fermera au mois d’août.

Dans un communiqué de presse publié hier, la FES Madagascar annonce sa fermeture en août prochain. La décision a été prise par son Conseil d’administration, siégeant à Berlin, en raison de problèmes budgétaires.

C’est officiel. L’information circulait déjà depuis quelques jours. Elle a été officialisée par un communiqué de presse publié hier.

« Le Conseil d’administration de la Friedrich-Ebert-Stiftung (FES), siégeant à Berlin, a pris la décision de fermer neuf de ses bureaux à travers le monde, dont celui de Madagascar », indique la missive partagée par le bureau local de la fondation, situé à Ankadifotsy, Antananarivo. La décision est expliquée comme étant le résultat d’une « situation financière délicate à laquelle la fondation est confrontée suite à la baisse continue du financement public ».

Comme indiqué dans le communiqué d’hier, la FES Madagascar fermera ses portes en août prochain. La missive ajoute néanmoins que l’antenne locale de la fondation poursuivra ses activités jusqu’au mois de juin afin de transférer ses lignes de travail aux organisations partenaires, en précisant que ses actions s’adressaient principalement aux représentants des institutions politiques, aux membres du Parlement, à la société civile, aux médias, aux syndicalistes et aux acteurs du secteur privé.

Défavorable

Fondée en 1925, la FES est la plus ancienne fondation politique d’Allemagne. Elle doit son nom à Friedrich Ebert, le premier président allemand élu démocratiquement. Elle est associée au Parti social-démocrate allemand (SPD). « Fidèle à sa fonction de fondation politique proche d’un parti social-démocrate, la FES appuie son action sur les valeurs fondamentales de la social-démocratie que sont la liberté, la justice et la solidarité », est-il indiqué sur son site web.

Promouvoir l’égalité des chances en matière de participation politique, économique, sociale et culturelle est l’un des objectifs affirmés par la FES. Présente à Madagascar depuis 1964, avec une suspension de ses activités entre 1975 et 1988, ses actions dans la Grande Île s’articulent autour de trois axes : « le leadership et l’empowerment des jeunes, la gouvernance politique à travers les plateformes de dialogue et de discussion sur les questions importantes pour le présent et l’avenir de Madagascar, et la transformation socio-écologique à travers l’autonomisation des acteurs et la création d’espaces de dialogue ».

Le Youth Leadership Training Program (YLTP) est le programme phare de la FES Madagascar. Plusieurs jeunes figures de la scène politique, civile et même militaire de ces dernières années en ont bénéficié. La plupart occupent aujourd’hui des postes de responsabilité ou gravitent dans les hautes sphères de l’administration étatique, des institutions et des cercles politiques.

Sur les réseaux sociaux, plusieurs anciens bénéficiaires des différents programmes et formations proposés par FES Madagascar ont exprimé leur regret suite à l’annonce de sa fermeture.

Selon différentes publications, les fondations politiques sont une spécificité allemande. « Elles sont censées représenter le pluralisme politique allemand tout en œuvrant pour la démocratie et le développement ». Ces fondations sont même considérées comme des acteurs de la politique étrangère allemande. Elles permettraient d’établir un dialogue avec des acteurs sociétaux étrangers qui ne peuvent pas être atteints ni par la diplomatie traditionnelle, ni par la coopération bilatérale.

Comme l’indique le communiqué publié hier, en tant que fondation politique, la FES bénéficie d’un financement public du gouvernement allemand. À l’instar d’autres entités internationales de soft power, comme l’Agence des États-Unis pour le développement (USAID) pour les États-Unis, la FES semble également souffrir d’un réajustement des priorités politiques allemandes, en sa défaveur.

« Cette situation ne connaîtra pas d’évolution favorable dans un avenir prévisible », déplore justement FES Madagascar dans son communiqué de presse. 

Garry Fabrice Ranaivoson  

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