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Aimé Johnson Rakotomalala dit Neste, président de la commission des arbitres de rugby. |
Pour les demi-finales du top 12 ce dimanche, Johnson Aimé Rakotomalala, le président de la Commission Centrale des Arbitres et formateur World Rugby apporte des explications sur les rouages de l’arbitrage en rugby.
Johnson Aimé Rakotomalala, de combien d’arbitres dispose-t-on pour diriger des matchs au stade Makis d’Andohatapenaka si on parle du Top 12 ?
Madagascar possède actuellement quatorze arbitres dont deux femmes et douze hommes pour diriger des matchs dans le championnat de première division. Sur ces quatorze arbitres, deux sont des internationaux, un homme et une femme, et ils sont qualifiés pour diriger des matchs en Afrique. Au niveau de l’océan Indien, nous en avons dix. Par rapport au nombre de licenciés, ce nombre est largement insuffisant.
Quelles sont les conditions nécessaires pour devenir arbitre de rugby ?
Avant tout, il faut savoir compter et écrire. Un arbitre doit avoir une condition physique irréprochable et un état d’esprit capable de résister aux pressions. Un arbitre doit avoir un niveau intellectuel. Parmi les arbitres actuellement, il y a des enseignants, enseignants- chercheurs, des éléments des forces de l’ordre... Et nous encourageons les jeunes à entrer dans le corps arbitral. Pour devenir arbitre de haut niveau, il faut se préparer au moins pendant trois années au minimum.
Pourquoi y a-t-il tant de préjugés sur l’arbitrage malgache : arbitre partial, arbitre parieur... ?
Arbitrer un match de rugby n’est jamais facile. Je ne peux pas affirmer ou infirmer ce que vous venez d’évoquer. Pour moi, la source du problème réside dans la méconnaissance des règlements que ce soit chez les joueurs ou au niveau des dirigeants des clubs. Les règlements en rugby changent presque tous les ans et la transmission de ces nouveaux règlements reste insuffisante. Donc, je conseille à tous de se mettre à niveau, se mettre en auto-évaluation surtout les joueurs. Un arbitre corrompu, s’il existe, est contraire à l’éthique sportive et il ne mérite pas d’endosser cette responsabilité.
Quelles sont les fautes fréquentes en rugby ?
Beaucoup, mais prenons le cas d’un hors-jeu dans le jeu courant : quand un joueur fait un dégagement, tous ses coéquipiers sont théoriquement hors-jeu s’ils récupèrent le ballon sans attendre d’être au même niveau que lui. Il y a aussi l’en-avant volontaire, le cas d’un essai de pénalité. L’essai de pénalité peut être accordé suite à un acte de jeu déloyal d’un adversaire sans lequel un essai aurait pu être marqué. L’essai de pénalité n’a pas besoin d’être transformé, il rapporte automatiquement sept points.
Est-ce qu’il y a des arbitres dont le coup de sifflet est influencé par la pression du public au stade d’Andohatapenaka d’après vous ?
La pression existe quel que soit le sport pratiqué, non seulement au rugby. Il appartient à l’arbitre de gérer cette pression. Un arbitre digne de ce nom doit être un arbitre neutre et impartial. Il y a des arbitres qui commettent des erreurs et c’est impardonnable si c’était volontaire. Mais l’erreur est humaine aussi, mais ça ne sert pas d’excuse.
Comment se passe la désignation des arbitres pour le match de dimanche ?
Au moment où je vous parle, je ne sais pas encore qui officiera les matchs ce dimanche. C’est à nous de dresser une liste mais il appartient à Malagasy Rugby de désigner les noms.
Donné Raherinjatovo