Poursuivre Ensemble le Rêve de la Modernisation S. E. M. JI Ping, Ambassadeur de la République populaire de Chine en République de Madagascar
Au début de septembre de cette année, s’est tenu à Beijing le nouveau Sommet du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC), sur le thème «Travailler ensemble à promouvoir la modernisation et à construire une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau». 51 chefs d'État, de gouvernement, et représentants africains, dont S.E.M. le Président Andry Rajoelina, ainsi que le Président de la Commission de l'Union africaine et le Secrétaire général des Nations Unies, se sont réunis à cette occasion.
Durant le sommet, la Chine a établi ou rehaussé les relations de partenariat stratégique avec 30 pays africains, dont Madagascar. Les relations sino-africaines ont également été rehaussées à une communauté d’avenir partagé de tout temps à l’ère nouvelle. Les invités au sommet sont parvenus à un consensus sur la manière de promouvoir ensemble la modernisation et ont élaboré un plan général d'action pour la coopération sino-africaine de la prochaine étape. Deux documents finaux ont été adoptés à l'issue du sommet : « Déclaration de Beijing sur la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle » et « Forum sur la Coopération sino-africaine Plan d’action de Beijing (2025-2027) », planifiant la mise en œuvre d'une coopération de haute qualité entre la Chine et l'Afrique au cours des trois prochaines années.
La Chine soutient Madagascar dans son exploration indépendante d'une voie de modernisation adaptée aux conditions nationales et est disposée à renforcer les échanges et la coopération avec Madagascar, à approfondir la coopération pragmatique et à contribuer à la réalisation du rêve du peuple malagasy de modernisation agricole et d'industrialisation. Dans les prochaines années, la Chine s'alignera étroitement sur la demande urgente de Madagascar, en particulier la politique générale nationale présentée par S.E.M. le Président Rajoelina, en vue d'élever le niveau de coopération entre les deux pays dans des domaines tels que l'agriculture, l'énergie et les infrastructures.
Nous avons remarqué que S.E.M. le Président Rajoelina attache une importance particulière à assurer la sécurité alimentaire. Après la formation du gouvernement actuel, le poste de Secrétaire d'État auprès de la Présidence en charg de la Souveraineté Alimentaire a été spécialement créé. Pendant son séjour en Chine, S.E.M. le Président Rajoelina a dirigé une délégation à Changsha, dans la province du Hunan, et a visité le Centre de recherche sur le riz hybride et le parc rizicole de Longping. Il a exprimé son espoir de mettre en valeur la riche expérience des entreprises chinoises dans la production de semences de riz hybride pour promouvoir davantage le riz hybride à Madagascar, contribuant ainsi à accroître les rendements et les revenus des agriculteurs malagasy. De plus, il espère améliorer l'efficacité de la production agricole en promouvant la mécanisation agricole. La Chine est prête à renforcer la coopération avec la partie malagasy dans ce domaine, afin d'aider le pays à atteindre l'autosuffisance alimentaire et à retrouver le plus rapidement possible son statut du « grenier de l'océan Indien ».
Madagascar, avec son soleil abondant, dispose d'un grand potentiel pour le développement de la production d'énergie photovoltaïque, qui joue un rôle important dans la réduction des émissions de carbone et la transformation de l'énergie au niveau mondial. L'industrie photovoltaïque chinoise contribue actuellement à la hauteur de 35,8 % à la réduction des émissions photovoltaïques mondiales. Les entreprises chinoises, qui poursuivent la recherche et le développement de la technologie photovoltaïque, enrichissent l'offre de produits de haute qualité. Elles ont la volonté et la capacité de fournir des produits photovoltaïques qui répondent aux besoins de la partie malagasy, en fournissant plus d'électricité propre et verte à la population malagasy et au développement industriel et commercial de Madagascar. Parallèlement, nous continuerons à promouvoir ou à explorer la coopération dans les domaines de l’énergie propre, tels que l'hydroélectricité, l'énergie éolienne, afin d'augmenter davantage le taux de pénétration de l'électricité au sein de la population.
Ces dernières années, la Chine a surmonté les difficultés liées à ses reliefs complexes et variés pour améliorer continuellement le réseau routier. Jusqu’à la fin de l’année 2023, le kilométrage des autoroutes chinoises a dépassé 180 000 kilomètres. Les entreprises chinoises de travaux publiques ont accumulé de riche expérience en matière de construction des infrastructures en Chine, et elles sont prêtes à sortir pour construire des ponts et des routes dans le monde entier. Elles s’efforcent à continuer à promouvoir la connectivité des infrastructures de transport dans le cadre de l'initiative de coopération « la Ceinture et la Route ». Depuis longtemps, les entreprises chinoises participent activement aux projets de construction et de réhabilitation de routes à Madagascar, de la Route Moramanga-Andranonampango (RN2) dans les années 1980 à la récente « Route des œufs », fournissant une garantie solide et continuelle pour le renforcement du réseau routier malagasy et la fluidité de la logistique. Il s'agit là d'un autre domaine majeur dans lequel nous pouvons approfondir notre coopération dans l'avenir.
Bien que la Chine et Madagascar soient très éloignés géographiquement l'un de l'autre, leurs peuples se connaissent bien. Au cours des 52 années écoulées depuis l'établissement des relations diplomatiques, les deux parties ont toujours adhéré à une amitié sincère, à un traitement d’égal à égal et à des avantages réciproques. Nous sommes convaincus que nous continuerons à respecter l'esprit initial de l'établissement des relations diplomatiques, tout en renforçant la confiance politique mutuelle, et approfondissant la coopération dans divers domaines. Grâce à la mise en oeuvre des résultats du sommet du FOCAC, nous apporterons plus de bien-être à nos deux peuples et à faire des relations sino-malagasy un modèle des relations entre la Chine et les pays africains.
La Chine et l’Afrique : Côte à côte pour l’indépendance et le développement partagé
C’est le temps des défis. Des transformations inédites que traverse notre monde s’opèrent de manière accélérée. C’est le temps des espoirs. L’émergence collective des pays en développement est une réalité affirmée. Comment se frayer une voie de développement adaptée aux réalités nationales ? Comment renforcer la solidarité et la coopération pour un développement et un redressement partagés ? La réponse à ces questions est indispensable pour aller vers une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau.
Nouveau réveil de l’Afrique, une évidence
Tout au long de son combat pour l’indépendance et le développement, l’Afrique a puisé force et inspiration dans le panafricanisme. Dès les années 1950, Kwame Nkrumah, Sékou Touré et d’autres dirigeants africains de l’ancienne génération, rassemblés sous la bannière du panafricanisme, ont engagé une lutte héroïque pour l’indépendance de leurs pays et l’émancipation du continent. Depuis la fin de la guerre froide, face aux grands bouleversements de l’échiquier politique et économique international, l’Afrique a plus que jamais compris qu’elle ne pourrait s’affirmer comme une puissance qu’en unissant les efforts de tous les pays du continent. De l’adoption de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine (UA) au lancement de la Zone de libre-échange du continent africain (ZLECAf), le panafricanisme a insufflé une nouvelle dynamique à l’émergence collective de l’Afrique.
Aujourd’hui, les pays africains, après avoir accédé à l’indépendance politique, cherchent à réaliser l’indépendance économique et le développement autonome. Il s’agit là d’un nouveau réveil historique du continent. L’appel lancé par le Président de la Commission de l’UA Moussa Faki Mahamat lors de la 37e Session ordinaire de la Conférence de l’UA à « un nouveau sursaut, une vraie renaissance du panafricanisme » en donne une parfaite démonstration. Forte de ce riche héritage intellectuel et grâce à cette dynamique qui s’affiche davantage de nos jours, l’Afrique pourra sans aucun doute aller encore plus vite dans son développement et son redressement dans l’unité.
L’indépendance et l’autonomie, une quête commune
Dans son livre L’Afrique doit s’unir paru en 1963, le Président Kwame Nkrumah a écrit : « Nous avons ici, en Afrique, tout ce qui est nécessaire pour devenir un continent puissant, moderne, industrialisé ». Pourtant, après avoir obtenu l’indépendance politique, les pays africains ont rencontré de sérieux obstacles dans leur recherche d’ un essor économique. Les États-Unis et d’autres pays occidentaux se sont longtemps servis des institutions du Consensus de Washington et du néolibéralisme pour maintenir l’Afrique au plus bas des chaînes industrielles et de valeurs mondiales, rendant plus persistantes les inégalités et l’exploitation que subissent depuis de longues années les pays africains dans le système international. Selon les statistiques de la CNUCED, en 2022, plus des trois quarts des pays africains sont restés dépendants des exportations de matières premières, qui représentaient plus de 70 % des recettes totales des exportations de marchandises africaines. Le passé est révélateur. Le modèle de développement imposé de l’extérieur n’a jamais apporté aux peuples africains de prospérité ni de bonheur, mais que de la pauvreté et des instabilités.
Ce n’est que lorsqu’un pays se fonde sur ses propres forces pour réaliser son développement qu’il deviendra maître de sa destinée. Lors du 13e Forum des think tanks Chine-Afrique qui a eu lieu en mars dernier en Tanzanie, des groupes de réflexion chinois et africains ont ensemble lancé le Consensus de Dar es Salaam, qui souligne que le choix de la voie de développement doit être fait en toute indépendance sur la base des caractéristiques culturelles locales, dans un esprit d’ouverture et d’inspiration mutuelle. Nombre d’universitaires ont fait remarquer qu’il s’agissait du premier consensus international initié par le Sud plutôt qu’imposé par le Nord, et qu’il s’était affranchi des théories et récits occidentaux dans le domaine du développement et incarne la voix commune de la Chine, de l’Afrique voire de l’ensemble du Sud global.
Vers une modernisation accélérée, des expériences chinoises à partager
Au bout de 75 ans de lutte acharnée, la Chine a réussi à trouver une voie de modernisation à la chinoise, celle de se moderniser sans s’occidentaliser, offrant une nouvelle alternative pour les autres pays en développement qui souhaitent accélérer leur développement tout en conservant leur indépendance. Qui dit modernisation à la chinoise dit prospérité commune et coopération gagnant-gagnant. La Chine souhaite du fond du cœur que ses amis africains montent à bord du « train express » qu’est la modernisation à la chinoise pour bénéficier des opportunités et des fruits de développement chinois par la coopération sino-africaine.
Dans quelques mois, le Forum sur la Coopération sino-africaine se réunira de nouveau en sommet à Beijing. Ce sera une excellente occasion pour les dirigeants chinois et africains de travailler ensemble à une nouvelle montée en gamme de la coopération sino-africaine en la mettant en phase avec le temps. Et incontournables seront les échanges d’expériences sur la gouvernance entre les deux parties pour trouver des voies et moyens d’accélérer ensemble leur modernisation. Dans cette marche courageuse, la Chine, comme par le passé, restera fermement aux côtés des pays africains pour les accompagner dans leur exploration d’une voie de modernisation à l’africaine qui leur permettra de prendre en main leur propre destin.
L’Afrique est une terre d’espoir. La Chine œuvre à réaliser son objectif du deuxième centenaire. On a toutes les raison de croire que le 21e siècle sera celui du développement et du redressement de la Chine et de l’Afrique, unies dans une communauté d’avenir partaté de plus haut niveau.
La Chine et l’Afrique : une coopération pragmatique tournée vers l’avenir
Ananas du Bénin, agrumes d’Afrique du Sud, avocats du Kenya... Des spécialités africaines sont découvertes par de plus en plus de consommateurs chinois. BYD, Geely, Dongfeng et SAIC... Les véhicules chinois à énergie nouvelle, performants et abordables, circulent dans la rue des pays africains, offrant un choix diversifié. En mettant l’accent sur la qualité, la coopération sino-africaine porte ces dernières années de nouveaux fruits et dégage une vitalité plus prometteuse.
Partenariat gagnant-gagnant
Des mécanismes de coopération avec l’Afrique, il y en a beaucoup. Des plans et des promesses, il y en a également. L’important est de répondre réellement aux besoins des Africains. Basée sur la sincérité, l’égalité, le respect et le pragmatisme, la coopération sino-africaine recherche le bénéfice partagé et contribue grandement à la coopération Sud-Sud. Elle ne suit pas les vieux modèles bâtis par certains grands pays et ne sacrifie pas les intérêts de long termes de l’Afrique. Ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de l’Afrique, ne pas imposer sa volonté à l’Afrique, ne pas assortir ses aides à l’Afrique de conditions politiques quelconques. C’est ce que fait la Chine en vue d’une coopération gagnant-gagnant.
Les besoins de l’Afrique sont les priorités de la coopération sino-africaine. En renforçant la synergie avec l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, la Chine a avancé dans le cadre du FOCAC des annonces importantes couvrant différents domaines pour contribuer au développement et au redressement de l’Afrique. Dix programmes en 2015, huit initiatives en 2018 et neuf programmes en 2021. Lors du Dialogue des dirigeants chinois et africains en 2023, de nouvelles mesures substantielles ont été lancées pour soutenir l’industrialisation, la modernisation de l’agriculture et la formation des talents en Afrique. La Chine reste déterminée à accompagner le continent africain dans sa modernisation.
Partenariat au service des peuples
La coopération de la Chine avec l’Afrique repose solidement sur les actions concrètes. Mécanisme important de la coopération pragmatique, le FOCAC a mis en place dès le début un comité de suivi chinois chargé d’assurer la concrétisation de toutes les mesures avancées aux différentes conférences.
Des décennies d’efforts assidus sont récompensés par des fruits abondants. La Chine est le premier partenaire commercial de l’Afrique depuis 15 années consécutives. En 2023, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a battu un nouveau record historique pour atteindre 282,1 milliards de dollars américains. La Chine est également le pays en développement qui investit le plus en Afrique, avec un stock d’investissements directs de plus de 40 milliards de dollars américains fin 2022. Plus de 3 000 entreprises chinoises s’y installent. Elles ont créé des postes d’emplois dans leurs pays d’accueil, favorisé la transformation de la chaîne industrielle en Afrique, et augmenté la valeur ajoutée des produits africains. Le chemin de fer Addis Abeba–Djibouti, le chemin de fer Mombasa-Nairobi, le port de Lekki et autres projets phares d’infrastructure ont considérablement facilité la circulation de personnes et de marchandises. Le riz hybride, l’artémisinine et le juncao, ces trois « herbes magiques » ont aidé beaucoup d’Africains à résoudre le problème de nourriture, de santé et de pauvreté. Aujourd’hui, les projets de coopération sino-africaine se réalisent sur tout le continent et contribuent à transformer l’abondance de ressources naturelles de l’Afrique en atouts de développement au plus grand bénéfice des peuples africains.
Partenariat novateur
L’esprit pionnier est le secret de la vitalité des relations sino-africaines. La dynamique de l’économie numérique et du développement vert offre aux Africains de véritables opportunités pour promouvoir la transformation économique, renforcer leur place dans les chaînes industrielles mondiales et passer à une vitesse de développement supérieure. Ces domaines émergents sont aussi de nouveaux pôles dans lesquels la Chine et l’Afrique pourront valoriser leurs avantages comparatifs et élargir la coopération. La Chine est un acteur important dans le développement numérique de l’Afrique. Elle a participé à plusieurs projets de câbles sous-marins reliant l’Afrique à l’Europe, à l’Asie et à l’Amérique. Depuis la création du FOCAC, elle a construit et modernisé environ 150 000 kilomètres de backbones en Afrique, couvrant 700 millions d’utilisateurs locaux. La Chine est aussi un partenaire important de l’Afrique dans sa transition énergétique. Elle y a mis en œuvre des centaines de projets de production d’électricité et de réseaux électriques issus d’énergies propres et soutient les pays africains dans leurs efforts pour mieux valoriser les énergies solaire, hydroélectrique, éolienne et géothermique en vue d’un développement de haute qualité. En février dernier, l’Union Africaine a lancé le deuxième plan décennal de l’Agenda 2063, qui met l’accent sur le développement et l’innovation scientifiques et technologiques, ainsi que l’amélioration de la qualité de vie de la population. Cette vision suit la même direction que l’objectif de la Chine de développer les forces productives de nouvelle qualité. Occasion à saisir pour approfondir la coopération sino-africaine en vue d’un développement commun.
En automne prochain, les dirigeants chinois et africains se réuniront à Beijing pour un nouveau sommet. Ensemble, la Chine et l’Afrique continueront de faire rayonner l’esprit d’amitié et de coopération et ouvriront de nouveaux horizons au développement florissant de leur coopération et à la promotion conjointe de la modernisation.
L'Express de Madagascar