MARC POZMENTIER - « La Star va beaucoup investir cette année »


La STAR peut être considéré comme une icône de l’industrie nationale. Son directeur général, Marc Pozmentier, pose un regard pragmatique sur le présent et l’avenir d’une étoile scintillante.

Star a fêté ses 70 années d’existence en 2023. comment tenir une telle longévité ? 

Oui, 70 ans c’est une belle longévité et nous en sommes très fiers, mais ce n’est que le début. C’est le fruit d’une démarche entreprise ces dernières années basée sur trois piliers. Cela passe par la formation, l’amélioration permanente des conditions de travail et une convention collective bien plus favorable que les dispositions légales à Madagascar, sans oublier la sécurité. L’investissement, nul ne peut espérer durer s’il n’investit pas. Cela nous permet d’être en permanence à la pointe de la technologie. 2024 ne manquera pas dans l’histoire de la STAR et de l’industrie malagasy. Avec une enveloppe budgétaire supérieure à 120 milliards d’ariary, l’année va être très chargée. La maîtrise du marché par des innovations permanentes qui répondent aux attentes du marché et des consommateurs.

. Quels sont, d’après vous, les principaux avantages de la STAR pour être un acteur majeur de la vie économique nationale ?

Pour commencer, notre identité même. Nous sommes une industrie malagasy et perçue comme telle par tous les Malagasy qui s’y reconnaissent, pour une grande majorité d’entre eux. Ensuite, nous privilégions le Sourcing local et n’hésitons pas à accompagner des petites structures nationales afin qu’elles deviennent rapidement des fournisseurs. Nous sommes l’un des principaux contributeurs aux caisses de l’État. Nos produits, reconnus pour leur qualité, sont nos ambassadeurs à travers le pays et à travers le monde même. Qui n’a pas un souvenir autour d’une THB, d’un Bonbon Anglais ou d’une Eau Vive ? Notre démarche d’amélioration continue est également un facteur important. Cela nous permet de cadrer nos actions et de nous challenger. En 2023, nous avons certifié la totalité de nos sites suivant les normes ISO 9001 / 14001 et 45001 + une certification FSSC 22000 sur nos 5 usines. Une première pour l’industrie de la boisson à Madagascar.

. Vos contributions fiscales, par exemple, s’élèvent à combien ?

Au titre de l’exercice 2022, la Star a reversé en droits, taxes et impôts 321 milliards d’ariary aux caisses de l’État, dont 30 milliards d’ariary de dividendes. Il est important de rappeler que l’État malagasy est actionnaire de la STAR et que tout Malagasy en bénéficie chaque fois qu’une bouteille de THB, Caprice Bonbon Anglais ou Eau Vive est ouverte. 

. Quel est votre avis sur l’état de la concurrence actuelle ?

C’est une donnée incontournable. Elle a le mérite de nous stimuler encore plus, de valoriser nos innovations, de créer les produits de demain et je peux vous assurer que l’ensemble de l’équipe de STAR est très créative et très motivée. Mais le juge de paix reste le consommateur qui reste notre seule motivation. À nous de le séduire, de le garder avec nous et de continuer à écrire l’histoire ensemble.

. Le fait d’avoir perdu la production de quelques marques a-t-il eu des conséquences sur le plan financier de votre entreprise ?

Honnêtement non. Ces marques représentaient une petite partie de notre portefeuille. Depuis, la gamme s’est étoffée, ce qui fait que nous n’avons pas enregistré de perte, au contraire, nous avons réalisé une année historique en termes de volume de ventes en 2023. Tous les voyants sont au vert, nous sommes confiants et prêts à relever tous les défis.

. La STAR investit beaucoup dans la RSE, quelles étaient vos réalisations sur ce volet devenu nécessaire ?

En effet, la RSE est une partie non négligeable de notre activité. La RSE est dans notre ADN et a toujours fait partie de notre fonctionnement, mais avant, ça ne s’appelait pas comme ça. STAR a, de tous temps, accompagné la population malagasy. Globalement, la RSE représente une enveloppe annuelle de 1 milliard d’ariary. Pour éviter de trop nous disperser et nous assurer un impact palpable et durable, nous nous concentrons sur trois volets prioritaires : la santé de la mère et de l’enfant, par le soutien au centre hospitalier CHUMET à Tsaralalàna, de Compassion Madagascar ou encore l’accompagnement des missions d’Opération Smile ; l’éducation avec la construction de salles de classes ou la fourniture de kits scolaires ; l’environnement, avec le reboisement et surtout avec notre projet phare Kopakelatra qui traite de la gestion des déchets en plastique.

.Vous travaillez aussi avec des paysans. Comment se déroule cette collaboration ? 

La majorité des gens associent la STAR à son activité industrielle uniquement, mais nous avons une autre partie de notre activité qui est tout aussi importante, il s’agit de notre filiale agricole Malto. À travers Malto, nous travaillons avec 18 000 paysans pour la culture de l’orge. Cette activité permet donc à ces paysans d’augmenter leurs revenus. Nous avons une équipe dédiée qui les accompagne de la distribution des semences jusqu’à la collecte de l’orge. Le prix d’achat est préalablement établi et demeure garanti, indépendamment des éventuels aléas qui pourraient se produire. C’est pour nous une manière de nous assurer de la qualité constante et de la traçabilité de nos intrants, quand pour les paysans, c’est une garantie d’un revenu stable. Pour nos consommateurs, un gage d’une consommation locale à réelle valeur ajoutée. C’est gagnant – gagnant. 

Eric Ranjalahy.

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