JOFFRE-VILLE - Réouverture espérée du centre de rééducation

Les habitants d'Antsiranana attendent impatiemment la réouverture du Centre de rééducation pénitentiaire de Joffre-ville.

L’appel de détresse de la région Diana a trouvé un écho. Le ministère de la Justice a annoncé la remise en fonction du Centre de rééducation pénitentiaire pour mineurs.

Après des années de fermeture, la réouverture prochaine du Centre de rééducation pénitentiaire de Joffre-ville, situé à 30 kilomètres de la ville d’Antsiranana, est annoncée. L’appel de détresse de la région Diana a été entendu, car la réhabilitation du Centre de rééducation pour délinquants mineurs est en projet. L’annonce a été faite durant une récente visite sur les lieux de la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Landy Mbolatiana Randriamanantenasoa, pour déterminer les travaux à effectuer en vue de la réhabilitation du centre. Celui-ci pourra accueillir cent cinquante jeunes délinquants. 

L’établissement ne fonctionne plus depuis des années, faute de financement et de matériels. Pour le moment, il n’est pas encore clair si cette réhabilitation est incluse dans le programme des cent jours ou non. Bien sûr, les travaux nécessitent du financement et du personnel. En tout cas, force est de constater que les infrastructures pour accueillir les jeunes délinquants manquent réellement dans la région, voire à Madagascar. Ce qui expose les mineurs à un grand danger, car dans la maison centrale d’Antsiranana, comme dans de nombreuses maisons de détention, les mineurs sont incarcérés avec les adultes. 

Tout le monde sait que leur séjour en milieu carcéral les marquera et souvent les encouragera à la récidive. « Ce centre devra être ouvert pour que les mineurs et les adultes puissent être séparés », soutient la ministre. Cette dernière a ajouté que cette séparation permettra de faciliter l’éducation des mineurs, notamment leur mode de vie, lorsqu’ils seront plus tard réintégrés dans la société. 

Pour la petite histoire, la décision de créer ce centre aurait été le résultat du mécontentement de la population d’Antsiranana en 2008, quand une vingtaine de jeunes et d’adolescents mineurs, présumés « foroches » ont été arrêtés et transférés à Antananarivo, plus précisément au Centre de rééducation d’Anjanamasina. Face à la situation, les proches et les natifs d’Antsiranana n’ont pas tardé à manifester leur colère, l’éloignement étant perçu comme une violation des droits de l’homme. Ce qui a poussé l’État à construire ce centre de Joffre-ville. 

Bénéfique

En général, l’ouverture de ce centre à Antsiranana ravit la population locale, même si les idées sont très variées dès que l’on parle de délinquance juvénile. Nombre de gens ne comprennent pas qu’il ne s’agit pas d’une prison, même s’il est géré par des  agents pénitentiaires. Les jeunes devraient y recevoir toute l’attention dont ils ont besoin et apprendre à respecter la discipline pour pouvoir réintégrer la société. 

« Certes, les enfants ne seront pas privés de leur liberté, mais qui nous dit qu’ils y seront bien traités ?»,  exprime un notable de la localité. Une autre personne, déjà victime des agressions des délinquants, dit qu’elle préférerait les voir directement en prison, « du moins ceux âgés de plus de 15 ans, car on parle ici de délinquants et de criminels ». Elle a ajouté qu’un individu capable d’un tel acte ne mérite que la sanction et « c’est lorsqu’il prendra conscience de ce qu’il a fait que la population pensera à son insertion en son sein ». 

Raheriniaina 

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