La transformation des produits bruts peut également contribuer à la création d'emplois |
« Une chute », le mot est judicieusement choisi pour parler de la situation des prix des produits de base sur les marchés mondiaux qui ont connus un fléchissement en 2023.
Les dernières couleurs n’ont pas tardé à se révéler. Un clair et net recul a été noté sur les prix des matières premières et produits de base selon la Banque mondiale. Pour 2023, les prix de ces produits sur les marchés internationaux ont enregistré un repli de 25% à en croire les données fournies par cette institution dans le rapport sur les marchés internationaux Commodity Markets outlook 2023. « Les prix mondiaux des produits de base ont chuté de près de 25% en 2023, la plus forte baisse depuis la pandémie » indique-t-on, avec un repli des prix qui touche surtout les produits agricoles et les métaux de base, indispensables aux industries automobiles, électroménagères et agroalimentaires.
Cette situation est entre autres due à la hausse galopante de l’offre au niveau de ces denrées mais aussi et surtout aux situations de tensions internationales dont la plus récente est le conflit israélo-palestinien déclenché en septembre dernier. Toutefois, experts et économistes sont unanimes, « cette chute des prix ne se répercutera pas de sitôt directement sur les économies des pays comme Madagascar sauf si celle-ci s’inscrit dans la durée ».
Initiatives
En plus de cela, les prix restent tout de même élevés si l’on se réfère aux chiffres d’avant la pandémie. Il s’agit d’une preuve selon les experts consultés par la Banque mondiale que l’économie mondiale est également en train de se muter et est devenue au fil du temps, « plus résiliente». Auparavant, l’économie mondiale aurait pâti d’une telle situation, alors que maintenant, de nouvelles configurations entrent en jeu. Notamment le développement industriel de certains pays qui transforment leurs produits bruts en denrées manufacturées. Cela remet ainsi sur le tapis la nécessité de s’adapter au contexte qui se dessine, surtout par la transformation des produits de base de pays comme la Grande île. Pour certains économistes interrogés sur le sujet, cette mutation de l’économie mondiale et de ses besoins est aussi l’occasion, tombant à point nommé de commencer à fabriquer des produits manufacturés.
« Les offres se diversifient sur le marché international, pour ne citer que le marché des produits agricoles et alimentaires où certains pays se lancent dans la fabrication de produits synthétiques, comme avec la vanille. Pour trouver des alternatives à cette mutation rapide du marché mondial, les pays comme Madagascar peuvent se tourner vers la promotion de la fabrication de produits manufacturés pour plus de valeur ajoutée. », soutient Andrianantenaina Ramiarifeno, économiste au sein du Cercle de Réflexion des Économistes de Madagascar (CREM).
Même chose pour l’or, un autre métal de base dont on avait annoncé la future construction d’une unité industrielle de raffinage. Des premiers pas nécessaires pour composer avec le nouveau visage des relations internationales ainsi que du commerce international qui se dessine. Les produits manufacturés localement et labellisés « Vita Malagasy » pourront également s’étoffer au vu de la libéralisation du commerce vers certains pays.
Itamara Randriamamonjy