Au cours des six premier mois de l'année, l'ariary s'est déprécié de 10,5% face à l'euro |
Le taux de change repart en défaveur de l’ariary. Certains économistes expliquent cette dépréciation de la monnaie nationale sur le MID comme étant un phénomène conjoncturel et presque « saisonnier ».
Un cycle. Dépendant de plusieurs facteurs, les indicateurs font état de l’effritement de la monnaie nationale. Ces derniers jours, en effet, l’ariary s’effiloche de nouveau sur le marché interbancaire de devises, perdant quelques points face aux étalons principaux, mais aussi et surtout face à l’euro. D’après la dernière opération en date de la Banque centrale, clôturée hier, l’euro s’échange désormais à 4 896,60 ariary, contre une moyenne de 4 945 ariary chez les changeurs de monnaies non conventionnels à Analakely.
Fonction du prix d’équilibre sur le Marché Interbancaire de devises, le cours de change ne cesse de s’envoler. Il s’agit d’une tendance qui laisse présager l’approche des fêtes de fin d’année mais aussi, elle fait état d’une situation conjoncturelle saisonnière si l’on croit l’avis de certains économistes.
« Comme les fêtes de fin d’année approchent, beaucoup de personnes importent différents biens. Qu’il s’agisse de vêtements ou encore d’autres choses comme les voitures d’occasion et de choses plus banales comme les jouets pour enfants, la liste est longue. Tout ceci joue en faveur de l’effritement de l’ariary » explique le Professeur Lazamanana, enseignant chercheur à l’Université d’Antananarivo. Des explications plus poussées laissent entrevoir le fait qu’il s’agit plutôt d’une embellie passagère et « conjoncturelle » en fonction des circonstances à différentes échelles, mais surtout au niveau national avec une reprise des activités d’importations de biens depuis le mois de novembre.
Habitude
Dépendant du stock de l’approvisionnement du MID en devises étrangères, le cours de change pour Madagascar grimpe d’une façon volatile mais aussi presque prévisible. « C’est une habitude pour la monnaie nationale de s’envoler face à l’euro vers la période de fin d’année, mais juste après cela, en janvier ou en février, cette embellie a tendance à ralentir. C’est là, un des comportements de l’ariary, observé à longueur de temps sur des mois, voire des années », indique-t-on. L’année dernière en effet, la « chère » monnaie nationale s’est carrément retrouvée au fin fond des abysses, comparée aux devises. En fin d’année 2022, celle-ci perd plusieurs points malgré un certain répit noté en début d’année. Extrêmement volatile, ce risque ne disparaît jamais vraiment de la circulation. Bien qu’il s’agisse d’un phénomène passager, les retombées de celui-ci se sont gravées dans le marbre ou plutôt sur le papier car, ce n’est plus une impression, la dépréciation de l’ariary face à l’euro et au dollar s’accélère. Pour ne faire qu’un état des lieux provisoire, celle-ci, en glissement annuel, a atteint entre l’année dernière et les six premiers mois de cette année une dépréciation nominale de 11,5% pour décembre 2022 et de 10,5% au mois de juin de cette année, confie le ministère de l’Économie et des finances (MEF).
Itamara Randriamamonjy
Ce DG de la BCM a fait le pari d'une santé monétaire " manarapenitra " avec sa formation à Barikadimy et ses casseroles . Le problème n'est nullement " conjoncturel " mais " structurel " avec l'incompétence de Rainilainga à avoir une politique économique réaliste et axée à la priorisation !
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