Des observateurs électoraux, sans expérience véritable de normes démocratiques que leur pays ne pratiquent pas, peuvent-ils être crédibles ?
Union européenne, Grande Bretagne, États-Unis, Allemagne, France, Suisse, Japon, Corée : ces pays-là, «partenaires internationaux» de Madagascar, n’ont pas besoin qu’on délègue chez eux des observateurs internationaux pour scruter des élections. Mentalité et méthode démocratiques y sont suffisamment établies pour qu’une élection offre une solution plutôt que de générer une crise supplémentaire.
Mon scepticisme quant à la crédibilité d’observateurs venus de pays de même niveau démocratique, ou de niveau moindre, que Madagascar s’étend à l’envoi d’observateurs malgaches scrutin des élections ailleurs. Ce n’est pas parce que je pourrais connaître ces compatriotes là, que je les crédite d’un coefficient supérieur à celui refusé à ceux qui ont débarqué chez nous, tardivement et en petit nombre, avant d’accorder un quitus de complaisance.
Que, ces compatriotes là, peuvent-ils finalement savoir des conditions en amont de la tenue de l’état-civil là-bas, de la délivrance des cartes d’identité, de l’établissement des listes électorales ? Combien sont-ils sur place, et de quel pourcentage significatif de bureaux de vote peuvent-ils revendiquer le monitoring ? Et n’aurait-il pas fallu qu’ils aient été sur place, plusieurs mois avant, pour
formuler les observations qui auraient éventuellement pu améliorer textes et pratiques plutôt que procéder à un exercice post-mortem presque absurde quant à la légitimité d’une élection déjà consommée ?
Nasolo-Valiavo Andriamihaja