Copromission

On en est déjà à la 28e édition. La Conférence des parties entamée en 1995 suite au Sommet de la terre à Rio en 1992 atterrit à Dubaï. Un paradoxe pour beaucoup étant donné que les Émirats arabes unis figurent parmi les plus grands pays pétroliers donc de l’énergie fossile dont l’utilisation massive constitue l’une des causes de la montée incessante de l’émission de gaz à effet de serre. La limitation de l’émission de C02 pour maintenir la hausse de la température planétaire à 1,5 degré Celsius est l’objectif de la COP. Près de deux cents pays se réunissent à Dubaï pour débattre sur ce sujet dont dépend l’avenir de l’humanité. 

Depuis la COP 21 tenue à Paris en 2015, outre le rappel de l’objectif fixé, chaque édition fait l’état des lieux sur les engagements pris sur l’octroi de ressources financières aux pays en développement pour atténuer les changements climatiques, renforcer la résilience et accroître les capacités d’adaptation aux effets produits par ces changements.

Le pari est difficile. Année après année, l’effet de serre se renforce. Cette année, selon des spécialistes, les émissions de CO2 liées à la production et à l’utilisation d’énergies fossiles sont en hausse de 1,1 % par rapport à 2022. Et si les niveaux actuels d’émissions de CO2 persistent, le budget carbone, estimé à la COP 21 pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, devrait être révisé.

Certes, une baisse des émissions de CO2 a été constatée dans vingt-six pays soit 28% des émissions mondiales, mais il reste beaucoup de chemin à faire étant donné les enjeux économiques et financiers liés aux objectifs de la COP qui impliquent une limitation de la croissance, un arrêt de l’utilisation des énergies fossiles, recours aux énergies renouvelables… Il faudra une Copromission et non un simple copromis en quelque sorte. Madagascar est directement concerné par le dérèglement climatique avec la sécheresse, les incendies de forêt,  les inondations qui accentuent davantage la pauvreté, la détérioration de la biodiversité et la famine. Il faut donc trouver un terrain d’entente entre les pétrodollars des Émirats qui roulent en limousine et les populations des pays pauvres sollicités pour utiliser un vélo. C’est juste l’équation.

Sylvain Ranjalahy

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