L’ambiance était plutôt calme au Palais de Justice, hier. |
Les dix personnes arrêtées aux alentours d’Analakely, dans le cadre du mouvement du collectif des candidats, ont été jugées, hier. Le verdict sera prononcé le 17 novembre.
Le procès de dix supposés manifestants aux côtés du collectif des candidats n’a pas été bien remarquable. Ils ont comparu à la barre de la cour correctionnelle, à Anosy, hier. Il s’agit d’une femme et de neuf hommes.
L’ambiance au Palais de Justice était calme. Contrairement à ce qui se passe à chaque procès lié à des événements politiques, il n’y avait ni présence policière ni porteurs de banderoles à l’extérieur. La salle 2 où le jugement s’est déroulé, était toutefois pleine à craquer.
Attroupement illégal, violence et voie de fait constituent les accusations imputées aux dix personnes. Ils ont tous plaidé non coupables. La présidente d’audience a été moins bavarde que le procureur qui les a mitraillés de questions. Il s’est appuyé sur les faits relatés dans le dossier venant de la gendarmerie, officier de police judiciaire.
« Vous effectuez une livraison et que vous faisiez à la manifestation ? » C’était, par exemple, l’une des questions posées par le procureur à Rivosoa Andrianirina, un des cinq accusés actuellement en détention préventive.
Zone rouge
Florent Gilbert, un des cinq en liberté provisoire, pour sa part, a expliqué qu’il voulait acheter des pièces de véhicule, ce samedi-là. Avec deux autres personnes sur une moto, ils ont parcouru Behoririka et Antanimena pour comparer les prix, selon ses dires.
Son avocat, tout comme ses quatre collègues défendant les autres présumés coupables suggère au juge un renvoi des fins de la poursuite pour son client.
« La curiosité est-il un crime ? Ces gens ont été arrêtés aux alentours d’Analakely, mais pas sur la Place du 13 Mai, déclarée zone rouge par arrêté préfectoral. Parmi eux, il y avait une personne qui faisait du sport, une autre qui cherchait des pièces de véhicule, une autre encore buvait de l’eau à Antaninarenina, une autre pilotait son taxi-moto, une autre faisait ses courses, une autre allait acheter une batterie pour son talkie-walkie, une autre était restée chez elle. Certains essayaient de protéger leur camarade jeté violemment par les gendarmes dans leur pickup. Aucun d’entre eux n’a insulté ni frappé les forces de l’ordre», plaide la défense des autres accusés.
Dans son réquisitoire, le maître des poursuites s’est mis en travers de la demande de liberté provisoire de cinq accusés détenus. Il a réclamé l’application de la loi à tous les dix.
« La requête est recevable. La liberté provisoire est pour le moment refusée. Les cinq concernés resteront en prison le verdict sera rendu le 17 novembre », conclut la présidente d’audience.
Hajatiana Léonard