ÉCHÉANCE ÉLECTORALE - Le collectif des candidats sous pression

Acculé. C’est la situation actuelle du collectif des candidats dont le mouvement semble tâtonner, malgré les tentatives d’intensification de la lutte lors des rassemblements au coliseum Antsonjombe. Le temps est maintenant à l’acte pour les dix candidats s’ils veulent que le premier tour soit une fois de plus reporté. Mais au vu de la situation actuelle, il est difficile de voir une réelle redynamisation du mouvement, avec le premier tour de l’élection présidentielle qui vient dans huit jours. De plus, avec plus d’un mois de manifestations journalières, quelques tentatives infructueuses de prise de la Place du 13 mai et des tentatives de blocage de la machine administrative avec une alliance avec plusieurs syndicalistes, il apparaît évident qu’ils n’ont plus beaucoup de cartes à jouer alors que le temps joue contre eux. 

Un manque d’expérience dans une lutte pour une révolution pour la plupart des candidats, ainsi que le manque de coordination causé par la nature même de l’alliance des candidats qui étaient cependant des adversaires au début, ne facilitent pas non plus l’atteinte des objectifs. Seul l’ancien Président Marc Ravalomanana est véritablement expérimenté dans le domaine. Lui qui a connu dans sa carrière politique en tant que président de la République une ascension par le biais d’une lutte sanglante au début des années 2000, et une descente aux enfers par la même voie après un peu moins de dix ans au pouvoir. 

Volonté de feu

Malgré une situation qui semble échapper à leur contrôle, les candidats issus du collectif restent optimistes et croient toujours à la réussite du mouvement. «Quand on est du côté de la vérité, il ne faut jamais perdre espoir.» C’étaient les mots de Tahina Razafinjoelina, candidat numéro un dans le bulletin unique, hier. Le président du «Firaisankinan’ny Tia Tanindrazana» déclare en même temps que la lutte continue. Selon Jean Jacques Ratsietison, candidat numéro douze, le 13 mai va être pris coûte que coûte malgrè l’intimidation des Forces de l’ordre avec leurs armes. Pourtant, vu de l’extérieur, le mouvement n’avance plus et les candidats perdent du temps précieux avec des réunions, qui, certes sont indispensables, mais il est évident que l’action doit prévaloir sur des discussions pour que l’élection du 16 novembre ne se tienne pas. La dernière de ces réunions s’est tenue hier dans la matinée au quartier général du parti «Hery vaovao ho an’i Madagasikara», avec les partis politiques et les parlementaires qui sont avec eux. Marc Ravalomanana n’a pas été aperçu sur place pour cette rencontre. 

Le fait que trois candidats en course pour la magistrature suprême soient actuellement en campagne électorale ne plaide pas en faveur de la cause du collectif des candidats. En plus, les noms des dix candidats sont déjà inscrits sur les bulletins uniques avec leurs numéros respectifs, et des partisans vont quand même voter même si les candidats donnent des consignes pour ne pas le faire. Il est utile de rappeler que le mouvement du collectif n’a pas dépassé les frontières de la province d’Antananarivo et il est difficile de croire que les partisans des candidats dans les localités reculées ne vont pas aller cocher le numéro de leur guide. L’exemple typique est le cas des adeptes de Marc Ravalomanana qui, si l’élection se tient, vont logiquement aller aux urnes pour cocher le numéro cinq de «Dada». Si l’objectif est d’empêcher la candidature de Andry Rajoelina, la situation actuelle laisse entrevoir que le candidat numéro trois va caracoler seul en tête contre les dix membres du collectif des candidats qui n’ont même pas fait de campagne électorale. 

Ravo Andriantsalama 

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