« Vez’tival » s’est tenu durant trois jours à Toliara où l’objectif a été de transmettre les valeurs et les traditions Vezo. Quelques couacs ont quelque peu caché le but préconisé.
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| Aperçu sur les tenues traditionnelles de la communauté « Vezo » durant le grand défilé autour de la ville. |
Ce qui devait être un événement grandiose pour Toliara ne l’a pas été complètement. Trois jours, les 29, 28 et 30 novembre, ont été consacrés à la 9e édition du festival « Vez’tival». L’événement a failli ne pas se tenir en raison des chamboulements d’organisation issus du 25 septembre. Le festival culturel aurait dû se tenir il y a déjà cinq semaines, à la fin du mois d’octobre. La communication n’a pas été fluide envers le public de Toliara invité à connaître les traditions et les valeurs de l’ethnie « Vezo ». Toujours est-il que des partenaires se sont mobilisés pour faire honneur aux fêtes organisées.
Un grand carnaval a démarré le festival où les tenues traditionnelles et accoutrements, de même que les matériels et accessoires de pêche constituant la vie des Vezo, les hommes de la mer et de la pêche, ont été montrés dans les rues de Toliara. Des combats de boxe traditionnelle, le « Doranga» ainsi que la lutte traditionnelle « Ringa » ont plus ou moins attiré dans leur manière de mener les combats de corps. Des courses de bicyclettes et de cyclo-pousse ont également égayé les rues au matin de la deuxième journée. Une conférence sur la « Dynamique territoriale face aux enjeux du développement du tourisme balnéaire dans la région Atsimo-Andrefana » a été présentée à la salle de conférence de l’université de Toliara.
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Les courses de pirogues traditionnelles, à voile et à pagaie, pour hommes et femmes, depuis Ankilibe jusqu’à Andaboy, se sont également tenues.
Le grand monde attendu n’est pas venu. Les animations artistiques ont été organisées durant les soirées, telles que le spectacle du chanteur Ceasar au jardin de la mer. Des jets de cailloux et de sable envers lui ont commencé et des artistes locaux, qui devaient monter après lui, n’ont pu se produire dimanche soir. Le public ne les aurait pas appréciés car ils n’étaient pas accompagnés par des instruments mais ont joué en playback. Le concert gratuit a ainsi été stoppé net. Il n’y avait pas de forces de sécurité pendant le spectacle.
« C’est un problème de mentalité. Pourquoi durant les autres festivals organisés à Nosy Be, Toamasina ou Vavatenina, les artistes ne sont pas victimes de jets de pierre ? Alors que des gens se démènent pour mettre de l’ambiance à Toliara et voilà comment on les remercie », regrette un chanteur guitariste de musique traditionnelle du Sud. Un autre fait observer le fait que l’événement « manquait beaucoup trop de coordination dans l’organisation depuis le début ». Alors que « Vez’tival » a été honoré par le président de la refondation de la République de Madagascar, le colonel Michaël Randrianirina, lors des discours d’ouverture. Il a souligné l’importance de la cohésion et de la solidarité pour emballer réellement le changement envisagé. Quatre ministres ont également été présents et le ministre de la Pêche et de l’Économie bleue, Chan Kit Waye Jaco, a proposé d’organiser l’événement à une plus grande échelle. « Le Vez’tival doit être organisé au niveau national et non plus régional vu la valeur culturelle des Vezo, qui doit être connue par tout le pays », a-t-il mentionné. Mais il y a encore du chemin à faire.
Mirana Ihariliva
