FANIRISOA ERNAIVO SUR RFI - Rajoelina dans le viseur de la justice

La ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, annonce des procédures contre d’anciens dirigeants, dont Andry Rajoelina. Des convocations ou mandats d’arrêt pourraient être émis bientôt, selon ses déclarations.

Fanirisoa Ernaivo a indiqué qu’un mandat d’arrêt international pourra être lancé contre Andry Rajoelina.

Des poursuites devraient ainsi être engagées contre différents responsables publics. Parmi eux figure Andry Rajoelina, actuellement à l’étranger. L’information a été confirmée par la ministre lors d’une intervention sur RFI, hier.

« Nous sommes en train d’examiner les possibilités. Une fois ces possibilités de poursuite établies, des convocations seront envoyées », a-t-elle précisé.

La ministre a également indiqué qu’un mandat d’arrêt pourrait être délivré si l’ancien chef de l’État ne répond pas à une éventuelle convocation. S’il demeure hors du territoire national, il s’agirait d’un mandat d’arrêt international. Sans avancer de calendrier précis, Fanirisoa Ernaivo a laissé entendre que la procédure pourrait être engagée avant la fin de l’année.

Concernant les motifs susceptibles d’être retenus, elle s’est abstenue de fournir des détails, rappelant que les informations ne peuvent être rendues publiques tant que les procédures ne sont pas formellement ouvertes, afin de préserver le secret de l’instruction.

« Plus les avocats de la défense sont informés à l’avance, plus ils peuvent se préparer et organiser leurs alibis », a-t-elle expliqué, évoquant une stratégie destinée à limiter les risques de fuite d’informations.

Une tradition de poursuites post-présidence

Si une telle procédure devait être lancée, Andry Rajoelina ne serait pas le premier ancien chef d’État malgache à faire l’objet d’actions judiciaires après avoir quitté le pouvoir. L’histoire politique récente du pays compte plusieurs précédents.

En 2003, l’ancien président Didier Ratsiraka avait été visé par un mandat d’arrêt international après sa condamnation par contumace à dix ans de travaux forcés pour détournement de deniers publics. Exilé en France, il n’avait regagné Madagascar qu’en 2011, avant d’être amnistié durant la Transition dirigée par Andry Rajoelina.

Autre cas notable : celui de Marc Ravalomanana. Condamné par contumace à la perpétuité dans l’affaire du 7 février 2009, il avait également fait l’objet d’un mandat d’arrêt international durant son exil en Afrique du Sud. Toutefois, aucune de ces condamnations n’avait été appliquée à son retour au pays en 2014. Comme souvent, ces poursuites avaient davantage eu pour effet d’entraver le retour politique de l’intéressé que d’être exécutées.

Outre Andry Rajoelina, Fanirisoa Ernaivo a indiqué que d’anciens membres du gouvernement pourraient également être visés par des procédures. La liste complète n’a pas été communiquée, mais plusieurs noms circulent déjà en lien avec des dossiers en cours. Parmi eux figure l’ancien ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du territoire, Naina Andriantsitohaina, déjà visé par un mandat d’arrêt international dans l’affaire concernant une convention de prêt entre la CNAPS et la Société municipale de gestion digitale (SMGD).

Tsilaviny Randriamanga


Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne