RUGBY À XV DAMES - Un constat d’échec pour les Ladies Makis

Organisée en juin 2025 à Antananarivo, l’Africa Women’s Cup a confirmé la domination sud-africaine. Madagascar finit quatrième, synonyme d’un grand recul.

Les Ladies Makis durant la Coupe d’Afrique au stade d’Andohatapenaka.

Disputée au mois de juin 2025 au stade Makis d’Andohatapenaka, la Coupe d’Afrique de rugby à XV féminin, division Performance, s’est achevée avec le sacre attendu de l’Afrique du Sud. Les Sud-Africaines ont survolé la compétition, devant le Kenya, vice-champion, et l’Ouganda, troisième. À domicile, les Ladies Makis terminent quatrièmes, au pied du podium, un classement qui fait tache d’huile et suscite de nombreuses interrogations.

Hôte du tournoi, Madagascar espérait s’appuyer sur le soutien du public et l’expérience acquise lors de l’édition 2024. Mais face aux meilleures nations africaines, les limites sont apparues au grand jour. Contre l’Afrique du Sud, l’écart physique et la maîtrise collective ont été criants. Le Kenya a confirmé sa régularité et sa discipline tactique, tandis que l’Ouganda, solide et pragmatique, a su capitaliser sur les temps faibles adverses.

Pour les Ladies Makis, cette quatrième place marque un net recul par rapport à 2024. Si l’engagement et l’envie n’ont pas manqué, la constance a fait défaut. Trop d’erreurs techniques, un déficit de puissance dans les impacts et une profondeur de banc insuffisante ont pesé lourd dans les rencontres décisives. À ce niveau, la moindre approximation se paie cash.

Failles structurelles

Ce bilan sportif met aussi en lumière des failles structurelles. Le directeur technique national, Antsoniandro Randrianorosoa, évoque une préparation trop courte et un niveau physique éloigné de l’optimum requis pour une compétition continentale : « La compétitivité du groupe n’est pas en cause, mais le temps et la qualité de la préparation doivent être revus en profondeur », confie le DTN.

L’absence des joueuses de la FTFA a également laissé des traces. L’équipe a été bâtie autour d’un noyau restreint, limitant les options et l’émulation interne. Une situation qui a réduit la marge de manœuvre du staff face à des adversaires mieux armés.

Les critiques se font plus directes du côté de certains techniciens. Bayard Nirina Jacky, coach de la FTFA, dénonce des problèmes de gouvernance, la mise à l’écart d’entraîneurs de clubs féminins et des formations sans résultats visibles, appelant à une ouverture et à une intégration sans discrimination. Dans les tribunes, la frustration est également palpable, avec des appels à une refonte globale du rugby féminin malgache.

L’Africa Women’s Cup 2025, disputée à Andohatapenaka, aura agi comme un révélateur brutal. La quatrième place des Ladies Makis n’est pas un simple contretemps, mais un avertissement. Sans réforme de la préparation, du championnat national et de la gouvernance, Madagascar risque de décrocher durablement du haut niveau africain.

Donné Raherinjatovo

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