C’était dans LE TARATASY, n°19, dont j’étais Directeur de la Rédaction, aux côtés de feu Mahefa Razafimanana. Trente ans tout juste : décembre 1995-décembre 2025. À l’époque, Herintsalama Rajaonarivelo était Directeur Général du cabinet «Madagascar Développement & Placement». Facétieux clin d’oeil de la vie que le futur Premier Ministre ait débuté cet éditorial par toucher mot de la PGE, alors qu’il vient de soutenir la sienne devant l’Assemblée Nationale.
À l’époque, il était (déjà) question de «créer un tissu de PME-PMI», avec les obstacles dont je doute qu’ils aient été tous intégralement aplanis : déficit en information et orientation, difficulté de l’accès à l’expertise, quasi-inexistence de crédits de financement des investissements. Parmi les solutions avancées, et dans l’optique de la «lutte contre la pauvreté», qui fait au moins consensus dans toute la littérature, mais depuis trop longtemps sans qu’on s’autorise encore quelque optimisme, j’ai toutefois retenu la «restructuration substantielle du secteur financier pour faciliter et décentraliser l’accès au Crédit».
Alors, que disait donc Herintsalama ?
Dans sa déclaration de politique générale, le Gouvernement base son programme sur trois principaux axes: la mise en oeuvre d’une économie libérale, le développement du secteur privé et la LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ.
La mondialisation de l’économie oblige au libéralisme économique. Mais, il faut déterminer les règles du jeu pour protéger les intérêts des industriels et entrepreneurs nationaux. C’est une pratique courante dans le monde. Il faut des balises car «un libéralisme sans règles favorise l’anarchie».
Reprenons les points stratégiques liés à la problématique de l’émergence d’un tissu de PME-PMI (condition structurelle du décollage économique de l’île) :
Au niveau institutionnel, il y a tout d’abord les problèmes de manque d’information sur les secteurs et sur les marchés. Des structures d’information, documentation, orientation, existent, mais sont quasiment inconnues et élitistes. La restructuration des Chambres de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture doit être menée rapidement et, parallèlement, il serait judicieux de réfléchir à la mise en place progressive d’une Chambre des Métiers pour répondre aux besoins d’information et d’orientation des artisans malgaches.
L’investissement dans les études de faisabilité technique, financière et économique semble trop élevé pour les promoteurs de PME-PMI. La solution réside dans la conception et la mise en place de Fonds d’études et/ou de Fonds d’expertise qui permettraient aux investisseurs de mener des investigations et des analyses pertinentes et pointues, nécessaires pour cerner la rentabilité, la viabilité et la factibilité de leurs projets. Elles permettent aussi de faciliter l’accès au Crédit grâce à des études menées dans les règles de l’art. Des bailleurs de fonds, tels que la Banque mondiale, le FED, etc., sont en train de mener des réflexions et des actions pour la mise en forme de ces Fonds.
À SUIVRE
Nasolo-Valiavo Andriamihaja