REDEVANCES MINIÈRES - Des changements demandés pour un impact concret

À Tolagnaro, l’exploitation minière reste source de débats et d’inquiétudes. Selon Gahidi Marenjaka Masimana, président de la Plateforme régionale des fédérations des organisations de la société civile (PFROSC), hier lors de la journée de constats de l’entreprise QMM, l’information des populations ne suffit pas  « Il faut que l’exploitation minière contribue réellement au développement des habitants. Le vrai problème est de savoir qui respecte ses engagements », a-t-il déclaré. En sept mois, aucune mesure concrète n’a été prise pour assurer le suivi du contrat social. L’analyse des eaux locales révèle des carences sanitaires et la présence de maladies comme la bilharziose.

La convention d’établissement liant QIT Madagascar Minerals (QMM), filiale de Rio Tinto, à l’État malgache est au cœur des critiques. Cette coentreprise, dont Rio Tinto détient 80 % et l’État 20 %, exploite des gisements d’ilménite à Tolagnaro, minerai utilisé pour la production de dioxyde de titane. Jusqu’en 2023, QMM versait une redevance minière de 2 % de la valeur FOB de sa production. Cette redevance, ainsi que des ristournes destinées aux collectivités locales, devait être redistribuée selon la convention. Mais sur le terrain, ces ressources ont eu un impact limité sur le développement social et économique de la ville.

En 2023, la convention a été renégociée. Le taux de redevance a été porté à 2,5 %, et QMM a versé un premier dividende de 12 millions de dollars US à l’État malgache, dont une partie servira à réhabiliter 109 km de la Route nationale 13. L’État détient également une participation gratuite de 15 % dans QMM, tout en conservant environ 20 % de droits de vote. La convention renforce aussi les engagements sociaux et environnementaux de l’entreprise, avec des fonds pour des projets communautaires, le reboisement et les infrastructures locales.

Pour Gahidi Marenjaka Masimana, il est essentiel que la commune de Tolagnaro gère directement ces ressources en collaboration avec la société civile, plutôt que de les laisser aux sociétés externes. 

Irina Tsimijaly

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