L’État octroie une prime exceptionnelle aux fonctionnaires. Le paiement suivra les modalités habituelles de règlement des soldes mensuelles.
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| Des fonctionnaires faisant la queue à la Perception d’Ankadifotsy. |
L’État octroie une prime exceptionnelle de 310 000 ariary aux fonctionnaires, une mesure saluée par les bénéficiaires et présentée comme un soutien au pouvoir d’achat en cette fin d’année. Mais au-delà de l’annonce, la question de l’impact réel de cette décision sur l’économie et sur les services publics se pose.
Les agents de l’État concernés percevront cette prime annuelle selon les modalités habituelles de paiement des soldes mensuelles. Tous les fonctionnaires et agents non encadrés dont la rémunération est prise en charge par le budget général de l’État sont éligibles, à l’exception des agents du ministère de l’Économie et des Finances, déjà bénéficiaires d’un mécanisme de prime de rendement. Adoptée en Conseil du gouvernement et formalisée par un décret le 23 décembre, la mesure sera appliquée en janvier, les soldes de décembre ayant déjà été réglées.
Selon la Présidence, cette prime vise à reconnaître les efforts de fonctionnaires confrontés à des conditions de travail difficiles, dans un contexte où aucune prime de reconnaissance ne leur avait jusque-là été accordée. Sur le terrain, les réactions sont largement positives. « Enfin une reconnaissance du travail accompli », confie un directeur d’établissement scolaire public.
Effort budgétaire
Pour certains observateurs, cette injection financière pourrait également soutenir la consommation de la classe moyenne, contribuant à une relance ponctuelle de l’activité économique. Toutefois, cette mesure exceptionnelle soulève aussi des interrogations. Plusieurs citoyens estiment qu’un tel effort budgétaire devrait s’accompagner d’une amélioration tangible de la qualité des services publics. Retards, interruptions de service et manque de continuité sont régulièrement dénoncés par les usagers. Pour les agents de l’État, ces dysfonctionnements sont avant tout liés à un manque de motivation et à des conditions salariales jugées insuffisantes, appelant à des réformes structurelles, notamment l’alignement des grilles indiciaires.
Par ailleurs, la prime ne concerne ni les retraités, ni les agents rémunérés sur budget autonome, ni les enseignants non fonctionnaires, qui réclament à leur tour une reconnaissance similaire.
L'Express de Madagascar
