OMNISPORTS - Quand le sport devient un tremplin de réussite

À Madagascar, la pratique sportive ne mène pas toujours à la gloire éternelle. Mais pour certains anciens athlètes, elle a été un puissant levier d’ascension sociale, d’équilibre et de réussite durable, bien au-delà des terrains.

Combiner la pratique sportive et la préparation de l’après-carrière est un exercice difficile pour certains sportifs. Pour d’autres, plus visionnaires, sans attendre le statut de sportif de haut niveau, l’avenir se prépare avec sérieux. Certains ont réussi, comme Paulin Voavy et Jean-Michel Rakotoarivony, deux anciens internationaux de football, ou encore Jean-Michel Ramaroson, président de la FMBB et vice-président de la FIBA Afrique, tandis que d’autres n’y sont pas parvenus.


Paulin Voavy, du football de quartier aux sommets africains

Né à Maintirano, Paulin Voavy incarne l’exemple le plus abouti d’une réussite construite grâce au football. Parti de zéro, il s’est imposé en France puis à l’international, façonnant un parcours marqué par le travail et la persévérance. Formé au FC Nantes, passé par Boulogne, Évian Thonon Gaillard, l’AS Cannes ou encore l’US Colomiers, il a également connu le haut niveau africain et égyptien. Champion de France de National en 2010 avec Thonon Évian, vice-champion d’Égypte en 2017 avec Misr El Maqasa, Paulin Voavy s’est surtout illustré sous le maillot des Barea. Meilleur buteur de l’histoire de la sélection malgache avec 14 réalisations, quart de finaliste de la CAN 2019, il reste une référence du football national. Son parcours démontre que le sport, lorsqu’il est bien encadré, peut être un formidable outil de promotion sociale.


Jean-Michel Rakotoarivony « Sessé », la réussite par la persévérance

Ancien international malgache à l’époque du Club M (1987-1988) et ex-joueur de Voromaherin’Alaotra, Jean-Michel Rakotoarivony, alias « Sessé », est l’illustration parfaite d’une ascension sociale née d’un club de quartier. Issu du Club Fanantenana d’Ambatondrazaka, il s’est fait remarquer notamment par un but mémorable inscrit contre le Club M lors d’une tournée à Ambatondrazaka, épisode qui lui valut un rappel en sélection nationale.

Installé à La Réunion depuis 1989, sa carrière s’y est véritablement envolée à partir de 1992. Meilleur buteur à trois reprises entre 1992, 1993 et 1994, il a empilé les buts avec une régularité impressionnante, poursuivant sa carrière de joueur jusqu’à l’âge de 50 ans. Aujourd’hui, il a obtenu la nationalité française avec sa famille et travaille au sein du FC Rivière des Roches, à Saint-Benoît, tout en transmettant sa passion.

« Si je suis comme je suis actuellement, c’est grâce au football », confie-t-il, appelant les jeunes à la persévérance et à une hygiène de vie saine.


Jean-Michel Ramaroson, l’exemple de l’alliance sport et études

Ancien international malgache de basketball et médaillé d’or des Jeux des îles de l’océan Indien, Jean-Michel Ramaroson a su anticiper l’après-carrière. Président de la Fédération malgache de basketball depuis 2005 et vice-président de la FIBA Afrique, il a combiné sport de haut niveau et parcours académique, jusqu’à l’obtention d’un MBA à l’Inscae. Diplômé en gouvernance du sport, engagé dans le secteur privé et associatif, il incarne une réussite construite sur la rigueur et la vision à long terme.

« On ne peut pas rester éternellement sur le terrain », rappelle-t-il, insistant sur la discipline de vie et la capacité à rassembler.

D’autres trajectoires inspirantes… et un constat d’échec

Toussaint Rabenala, multiple champion de Madagascar et ancien champion d’Afrique, Jonary Aurélie, grâce aux bourses de la Confejes, ou encore Joseph Berlioz Randriamihaja en athlétisme, ont eux aussi su conjuguer sport et formation. D’autres ont brillé en politique après le sport, comme Siteny Randrianasoloniaiko, président de l’Assemblée nationale.

Les membres des Ankoay, issus pour beaucoup des clubs de province, voient également des opportunités professionnelles s’ouvrir grâce au basketball, à l’image d’Elly Randriamampionona, Livio Ratianarivo, Arnol Alpha Solondrainy, Anthony Rasolomanana, Christiane Jaofera Minaoharisoa et bien d’autres.

Mais le revers de la médaille existe. Des anciens internationaux comme Michel Kira, Dezy Monstre ou Désiré Rakotonirina n’ont pas connu la même réussite après leur carrière. Ces parcours contrastés rappellent l’urgence de mettre en place un véritable statut des sportifs de haut niveau à Madagascar, afin que le sport soit non seulement un rêve, mais aussi un avenir durable.

Donné Raherinjatovo

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