MEURTRE À MAHITSY - Une femme et son frère plaident non coupables

Soupçonnés du meurtre d’un habitant de Mahitsy, une femme et son frère ont passé près d’un an en prison. Ils ont été acquittés au bénéfice du doute, hier.

 Dans la salle des pas perdus, les murmures montent avant l’ouverture du procès.

Après près d’un an de détention préventive, une femme, mère de trois enfants, et son frère rentreront chez eux dès réception de leur certificat de mise en liberté. Poursuivis pour le meurtre d’un démarcheur dans le commerce de bétail, ils ont été acquittés au bénéfice du doute par la Cour criminelle ordinaire, hier, à Anosy. La partie civile était absente à l’audience et n’avait mandaté aucun avocat pour la représenter.

Les deux accusés ne pourront sortir définitivement qu’au terme d’un délai de trois jours suivant le verdict, à condition qu’aucun pourvoi en cassation ne soit formé.

Le crime qui leur était imputé s’est produit à Morafeno, dans le fokontany de Bemasoandro, commune de Mahitsy, district d’Ambohidratrimo, en janvier. Ils affirment connaître la victime, un habitant de la localité, marié et père de famille, mais nient l’avoir tuée ou agressée.

Selon eux, le 31 décembre 2024, l’homme était en état d’ivresse avancée. « Je l’ai croisé après avoir mangé à Antovotany. Il m’a demandé de le raccompagner chez sa mère. Mais, une fois arrivés, celle-ci a refusé de l’accueillir et a menacé de porter plainte contre moi, m’accusant de détourner son fils », explique l’accusée.

Assommer

« Je l’ai finalement hébergé pour la nuit. Le lendemain matin, je suis partie vendre des caca pigeons et, dans la journée, deux personnes et moi l’avons aperçu gisant près d’un pont, encore ivre. Nous l’avons alors conduit auprès de sa femme », poursuit-elle.

Les dépositions de la mère et de l’épouse de la victime révèlent qu’il n’était pas rentré depuis un mois. Selon elles, il vivait chez N. (l’accusée), considérée comme sa maîtresse. « Ils louaient une maison dans le quartier de N. pour y vivre ensemble », précise la mère.

La partie civile a indiqué dans le dossier que l’homme était blessé à son retour auprès des siens. Il aurait alors confié à son épouse qu’au moment où il se trouvait chez N., quelqu’un lui avait soudainement enveloppé la tête d’un tissu avant de l’assommer. Hospitalisé à Anosiala, il est décédé le 10 janvier. N. a nié toute relation avec le défunt.

«Je suis son mari», « Et nous sommes ses enfants », ont soudainement lancé des voix dans le public de la salle d’audience.

Le frère de l’accusée a, pour sa part, affirmé être resté chez lui durant le réveillon et le Nouvel An. Leur avocat a insisté sur l’absence de preuves tangibles. D’après lui, la victime était en conflit avec sa propre famille et rien ne permet d’écarter l’hypothèse que celle-ci ait pu l’éliminer.

« Au contraire, mes clients l’ont aidé. Ils ont porté assistance à une personne en danger. Cet individu aurait pu chuter dans l’eau, se cogner contre un mur ou se blesser dans d’autres circonstances. N. a accompli son devoir en le ramenant auprès de sa famille, mais celle-ci l’a repoussé », martèle l’avocat.

Haja Léo

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