Le général Ramanantsoa, directeur général du BNGRC, souhaite agir pour prévenir les inondations à Antananarivo. Il annonce la mise en place de mesures à court et long terme.
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| L’état d’une rue de la capitale en saison des pluies. |
La montée des eaux dans la capitale s’aggrave d’année en année. Après seulement une heure de pluie, les rues se retrouvent totalement inondées, de Besarety à Antanimena, Tsaralalàna ou encore Andrefan’Ambohijanahary. L’avenue de l’Indépendance, à Analakely, n’est pas épargnée. Le lac de Behoririka déborde régulièrement. Dans les bas quartiers, comme à Andavamamba, Andranomanalina ou Ampangabe Anosibe, le niveau de l’eau commence déjà à monter, et certaines habitations sont envahies, notamment à Andavamamba Anjezika.
Lors d’une émission spéciale consacrée à la préparation de la saison cyclonique 2025-2026, diffusée mardi soir sur la chaîne nationale, le général Ramanantsoa a affirmé que si la situation se répète à chaque cyclone, c’est parce qu’« aucune décision n’a été prise». Il a indiqué qu’il discutera avec le ministère de tutelle du BNGRC, documents à l’appui, afin que des décisions à court terme soient arrêtées.
« Beaucoup nettoient, mais lors des fortes pluies, l’eau déborde toujours, surtout dans les zones basses. C’est parfois un état d’esprit qui provoque les catastrophes. Certains obstruent volontairement les canaux : des mesures seront prises contre ces pratiques. Il y en a peut-être qui s’y adonnent, mais j’espère que ce n’est pas le cas », explique-t-il.
Démolition
Les constructions érigées sur les canaux d’évacuation ont également été évoquées : « Il y aura des mesures pouvant aller jusqu’à la démolition des infrastructures bâties sur les canaux, à moyen ou long terme. »
Lors de l’exercice de simulation cyclonique (Simex) mené hier dans quinze régions, le directeur général du BNGRC a précisé que des signalements concernant des constructions sur les canaux à Ilanivato ont été reçus et seront vérifiés. Des chefs de fokontany et des habitants des quartiers touchés dénoncent régulièrement la présence d’édifices qui bloquent l’évacuation de l’eau, notamment à Ampangambe (4e arrondissement), à Ankasina, le long de la route de la Francophonie (1re arrondissement), ou encore à Andravoahangy (3e arrondissement), selon leurs témoignages.
La démolition des constructions illégales constituant un obstacle à l’écoulement des eaux reste l’une des principales solutions pour limiter les inondations dans la capitale. Un technicien de la Commune urbaine d’Antananarivo expliquait il y a quelques années que plus d’un millier de constructions devraient être détruites, car elles obstruent les canaux d’évacuation. Bien que ces démolitions s’avèrent indispensables pour lutter durablement contre les inondations, aucun responsable n’a, jusqu’à présent, osé lancer une opération coup de poing.
Reste une question centrale : les autorités actuelles sont-elles prêtes à faire appliquer la loi ?
Miangaly Ralitera
