Le dernier Rapport national sur le développement humain note une progression pour Madagascar. Les disparités régionales, cependant, demeurent. Seule la région d’Analamanga s’en sort.
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| Lancement officiel du 7ᵉ Rapport national sur le développement humain, organisé au Novotel Ivandry. |
L’Indice de développement humain (IDH) progresse à Madagascar, mais de fortes disparités régionales persistent. Selon le 7e Rapport national sur le développement humain (RNDH), présenté hier à Ivandry, la région d’Analamanga est la seule à atteindre un niveau de développement humain moyen, avec un IDH de 0,589.
Pour franchir le seuil du développement humain moyen, une région doit présenter une amélioration progressive de l’espérance de vie, un accès plus stable à l’éducation et des revenus permettant de couvrir les besoins essentiels. Analamanga bénéficie de ces conditions grâce à la concentration de l’industrie, du commerce, des services et des emplois formels dans la capitale et ses environs.
À l’échelle nationale, l’IDH de Madagascar atteint 0,525 en 2023, maintenant le pays dans la catégorie à développement humain faible. À l’opposé d’Analamanga, la région Androy enregistre un IDH de seulement 0,338, illustrant l’ampleur des inégalités territoriales.
Malgré cette avancée régionale, les inégalités restent fortes. Les écarts persistent non seulement entre les régions, mais aussi entre les hommes et les femmes, ces dernières ayant globalement un accès plus limité aux opportunités économiques et sociales.
Défis
Sur le plan économique, la croissance reste insuffisante. Entre 2009 et 2023, le PIB a progressé de 2,9 % par an, un rythme inférieur à la croissance démographique de 3 %. Le ministre de l’Économie et des Finances, Herinjatovo Aimé Ramiarison, résume cette réalité par une phrase marquante: « On travaille, mais on est pauvre.» 81 % de la population vit avec moins d’environ 8 600 ariary par jour (2,15 dollars), ce qui correspond au seuil de pauvreté internationale utilisé par la Banque mondiale.
Aujourd’hui, près de 90 % des travailleurs malgaches évoluent dans le secteur informel, et 80 % des emplois sont précaires, offrant des revenus insuffisants pour sortir durablement de la pauvreté. Le ministre insiste sur la nécessité de changer d’approche, en mettant l’accent sur la productivité, la performance et l’obligation de résultats.
Le président du Fivmpama, Rivo Rakotondrasanjy, souligne le rôle des entreprises locales : « L’économie malgache repose surtout sur les petites et moyennes entreprises. Il faut proposer des modèles adaptés à cette réalité et poser des bases solides à travers une loi sur le développement industriel. »
De son côté, le représentant du FMI rappelle qu’un autre modèle est possible: « Singapour avait travaillé sur près de 20 % de son PIB en une année, en réduisant les dépenses fiscales et en sortant de l’informel. Les PME y sont très valorisées. Madagascar peut faire pareil avec la bonne stratégie, sans dépendre uniquement de l’aide extérieure. »
D’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), l’IDH est classé en quatre catégories : faible (moins de 0,550), moyen (0,550 à 0,699), élevé (0,700 à 0,799) et très élevé (0,800 et plus). Le score de 0,550 constitue ainsi la « porte d’entrée » vers le développement humain moyen.
Irina Tsimijaly
