Le parquet d’Avaradrano a ordonné la mise en détention de cinq suspects, parmi lesquels un proche des victimes, identifié comme le commanditaire présumé.
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| La maison centrale d’Avaradrano, où les cinq suspects sont détenus. |
Dans les couloirs du parquet d’Ambohitrabiby, le nom de J.P. revient dans chaque conversation, le 12 décembre. Ce jour-là, alors que cinq suspects avancent sous escorte pour être déférés, les enquêteurs le désignent comme le pivot de l’affaire. Un homme qui, selon les premiers éléments, aurait livré des informations sensibles sur ses propres proches et mandaté un groupe de malfaiteurs pour les attaquer. Quelques heures plus tard, les cinq suspects sont écroués à la maison centrale d’Avaradrano, mais l’ombre du commanditaire présumé plane toujours sur le dossier.
L’affaire a éclaté une semaine plus tôt, dans la nuit du 5 au 6 décembre. À Manjaka Ankadikely Ilafy, une famille est réveillée par des bruits suspects dans sa cour. En observant discrètement, les propriétaires distinguent plusieurs silhouettes et alertent immédiatement la police de Sabotsy Namehana.
L’Unité d’intervention rapide arrive en urgence. À leur vue, les assaillants se dispersent dans l’obscurité. Une poursuite s’engage dans les ruelles du quartier. L’un des sept individus est rattrapé et conduit au commissariat.
Un an plus tôt
C’est lui qui ouvre la voie. Les fins limiers recoupent ses déclarations, suivent les pistes et identifient quatre autres coauteurs. Mais un nom finit par s’imposer : J.P. Il n’est ni un simple voisin ni un complice extérieur. Il appartient à la famille élargie de la maison ciblée.
Et ce n’est pas la première fois que son nom apparaît dans une affaire de ce type. Une autre famille, à Tsarafara Sabotsy Namehana, également apparentée à J.P., avait été victime d’une attaque en novembre 2024. Elle avait porté plainte, sans que l’enquête ne débouche sur des arrestations.
Lorsqu’elle apprend que J.P. est entre les mains de la police, elle se rend immédiatement sur place. Elle soupçonne fortement lui et sa bande d’être liés à l’attaque armée qu’elle avait subie un an plus tôt.
Cette famille n’est pas celle visée dans la nuit du 5 décembre, mais les deux foyers partagent un lien familial avec le même prévenu, renforçant l’hypothèse d’un commanditaire qui s’en prendrait à des branches de sa propre parenté.
Haja Léo
