La séance de questions-réponses à l’Assemblée nationale s’est déroulée sans confrontation majeure. Les doléances ont dominé tandis que les coupures d’eau et d’électricité ont été ignorées.
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| Le face-à-face entre députés et membres du gouvernement se poursuit ce jour. |
La séance de questions-réponses entre les députés et les membres du gouvernement, tenue hier à l’Assemblée nationale de Tsimbazaza, s’est déroulée sans véritable débat de fond. À l’instar de la séance d’interpellation de certains membres de l’Exécutif au mois de novembre dernier, l’exercice a davantage pris la forme d’une succession de doléances que d’un moment de reddition de comptes attendu par l’opinion publique.
Dans l’ensemble, les députés se sont limités à relayer des préoccupations locales ou sectorielles, sans aborder de manière frontale les sujets sensibles sur lesquels les citoyens attendent des explications claires du gouvernement. Les problèmes récurrents liés aux coupures d’eau et d’électricité, pourtant au cœur des difficultés quotidiennes de la population, n’ont quasiment pas été évoqués. Or, la recherche de solutions durables à ces dysfonctionnements figurait parmi les priorités affichées lors de la mise en place du gouvernement.
La séance aurait ainsi pu constituer une occasion pour l’Exécutif de présenter un premier bilan de ses actions et des avancées réalisées depuis son installation. Tel n’a pas été le cas. Contre toute attente, certains députés ont même estimé que la période de deux mois écoulée depuis la formation du gouvernement ne permettait pas encore d’évaluer objectivement l’action des ministres. Ils ont plaidé pour un délai de six mois avant toute appréciation, une position qui interroge sur le rôle de contrôle du Parlement.
Des sujets émergent du lot
Quelques sujets ont toutefois émergé du lot. Parmi eux, la question de l’insécurité, toujours préoccupante dans de nombreuses régions du pays. Plusieurs députés ont insisté sur la nécessité de renforcer les effectifs des forces de l’ordre au niveau local afin de lutter plus efficacement contre les actes de banditisme. Dans le district d’Ambato-Boeny, le député Edvin Randrianarivo a notamment plaidé pour l’installation d’une base opérationnelle de l’armée entre Mahajanga et Ambato-Boeny, estimant que cette mesure contribuerait à améliorer la sécurité dans la zone.
Autre thème largement abordé : la dégradation avancée des infrastructures routières. Les députés ont interpellé le ministre des Travaux publics sur l’état d’avancement et la continuité des travaux de réhabilitation des routes nationales et intercommunales, essentielles à la mobilité des personnes et à l’écoulement des produits agricoles. Des demandes de recrutement de fonctionnaires dans les secteurs de l’éducation et de la santé ont également été formulées.
La séance de face-à-face entre le gouvernement et les députés devrait se poursuivre ce jour. Jusqu’à hier soir, les élus de la Chambre basse continuaient à se succéder dans la prise de parole pour adresser leurs questions aux membres du gouvernement, dans un exercice qui peine encore à convaincre quant à son efficacité réelle.
Tsilaviny Randriamanga
