DEVISES - L’euro franchit la barre des 5 000 ariary

C’était à prévoir. Depuis la fin du premier trimestre, la monnaie unique a franchi la barre symbolique des 5 000 ariary pour un euro. Le cours n’a plus bougé, puisqu’il a culminé au-dessus de ce seuil pendant le reste de l’année. « Le MID a débuté l’année sous tension avec le retour accéléré des acheteurs en janvier 2024. Par la suite, le marché est devenu « vendeur» avec l’afflux simultané des approvisionnements de compte des entreprises minières et des transferts reçus liés aux projets du secteur public, ainsi qu’une bonne tenue des exportations de biens et services », explique la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM). Par ailleurs, les conjonctures internes et externes, comme le déficit de la balance commerciale et les importations massives de denrées de première nécessité, ont contribué à cet entêtement de la monnaie unique à ne plus redescendre sous la barre des 5 000 ariary.

En raison de plusieurs facteurs internes et externes, le déficit de la balance commerciale se creuse, ce qui contribue à pousser l’ariary à s’effriter de jour en jour par rapport aux devises de référence. Cette dépréciation de l’ariary n’est pas sans conséquence. Les retombées de ces déséquilibres entre l’offre et la demande sur l’économie nationale se font fortement ressentir avec l’inflation et la flambée des prix. Selon la BFM, « la situation actuelle dans le monde est caractérisée par une faiblesse du dollar américain sur les marchés internationaux, entraînant une hausse continue de la parité EUR/USD. L’euro est renforcé. Le taux de change de l’ariary est ainsi soumis à un contexte mondial complexe et incertain. » À cela s’ajoutent les mesures douanières mises en place par les États-Unis qui ont perturbé les flux mondiaux. 

La santé de l’ariary est aussi à évaluer par rapport au dollar, selon la Banque centrale. En effet, plus de 60 % des transactions de la Grande Île se font avec le fameux billet vert. La Banque centrale a également précisé son rôle, en affirmant ne pas intervenir pour fixer un taux de manière arbitraire sur le marché des devises. « Son rôle se limite au lissage des volatilités excessives et à renflouer les réserves de change lorsque le marché le permet », indique l’institution financière. En cette fin d’année, l’euro s’établit à 5 303,68 ariary, tandis que le dollar, sur le marché des devises, reste stable à 4 575 ariary.

Itamara Otton

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