DÉVELOPPEMENT - Un accent sur le tourisme haut de gamme

Madagascar, avec ses paysages et sa biodiversité uniques, vise une clientèle plus restreinte. Les 12e ITM et 3e IHM, prévues en juin 2026, valorisent l’artisanat local et le tourisme durable.

Lancement officiel de l’ITM 2026 et de l’IHM 2026  au Radisson Blu Ambodivona, le 15 décembre 2025.

Vers plus de valeur. La Grande Île cherche à attirer une clientèle moins nombreuse mais à plus forte capacité de dépense, afin d’accroître les retombées économiques du secteur. Le pays vise un million de touristes d’ici 2028. Dany Barivelo, directeur exécutif de l’ONTM, explique : « La stratégie actuelle ne se concentre pas uniquement sur le volume de visiteurs. Nous voulons diversifier les offres et les marchés, en particulier vers le tourisme de luxe. L’objectif est de mieux valoriser la contribution économique de chaque touriste. »

Lors du lancement de la 12e édition de l’International Tourism Fair Madagascar (ITM) et de la 3e édition de l’International Handicraft Fair Madagascar (IHM), Sandra Affick Ramarolahy, directrice générale du Tourisme, a aussi expliqué : « Nous voulons mieux faire connaître Madagascar à l’international et renforcer la position de notre salon comme référence en Afrique subsaharienne. »

Dany Barivelo a souligné la marge de progression : « À titre de comparaison, nos voisins, Maurice et les Seychelles, accueillent environ 1,2 million de touristes par an, alors que Madagascar n’enregistre que 350 000 visiteurs. Il reste donc beaucoup à faire pour mieux faire connaître notre destination. »

Madagascar possède des atouts uniques : biodiversité exceptionnelle, paysages variés, îles préservées. Selon lui : « Ces éléments peuvent séduire une clientèle recherchant des expériences exclusives et authentiques, comme des séjours personnalisés ou des circuits sur mesure. »

Un potentiel à valoriser

Les salons se tiendront du 11 au 14 juin 2026 au CCI Ivato. Après avoir accueilli 25 000 visiteurs l’an dernier, les organisateurs espèrent en accueillir 27 000. L’événement comprendra des rencontres entre opérateurs touristiques, artisans locaux et professionnels étrangers, ainsi que la 10e édition des Assises internationales du tourisme durable. Ramarolahy ajoute : « De nombreuses activités permettront aux participants de découvrir le savoir-faire malgache et les initiatives de tourisme durable.»

Le tourisme et l’artisanat représentent déjà un pilier de l’économie malgache, avec plus de deux millions d’artisans et 250 000 emplois directs. Selon Ramarolahy, « ces secteurs contribuent fortement au développement des provinces et à la vie quotidienne des habitants ».

Il reste toutefois des défis : la qualité des infrastructures, les transports internes, le coût des transports aériens, la sécurité routière, ainsi que le manque d’hébergements haut de gamme. « Le secteur est fragile. Une crise ou un imprévu peut avoir un impact immédiat sur les réservations. Il faut penser sur le moyen et le long terme », précise-t-il. Le secteur touristique est fragile et peut être affecté par des crises. « Nous devons travailler sur le long terme pour sécuriser l’avenir du tourisme et positionner Madagascar comme une destination haut de gamme durable», conclut Barivelo.

Irina Tsimijaly

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