La Ceni change de direction avec la démission d’Arsène Dama Andrianarisedo et l’arrivée de Thierry Rakotonarivo à sa présidence. Ce dernier promet transparence, audit du fichier électoral et assainissement interne de l’institution.
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| Thierry Rakotonarivo devient président de la Ceni, succédant à Dama Arsène Andrianarisedo. |
Nouveau cap. La présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) connaît un changement de direction. Depuis hier, Thierry Rakotonarivo en assume officiellement la présidence, succédant à Arsène Dama Andrianarisedo, qui a démissionné de ses fonctions qu’il occupait depuis 2021. Ce départ intervient dans un contexte de pression publique et institutionnelle, alors que la Ceni fait l’objet de critiques récurrentes sur la transparence du processus électoral.
Arsène Dama Andrianarisedo a expliqué que sa démission répondait à plusieurs facteurs, dont la revendication portée lors de la récente manifestation de la « Gen Z », appelant à un renouvellement profond au sein de l’institution.
« Nous avons fait en sorte de nous conformer aux revendications des manifestants mais aussi à la décision de la Haute Cour constitutionnelle (HCC), qui a acté le maintien de la Ceni. C’est pourquoi j’ai pris mes responsabilités à travers ma démission », a-t-il déclaré.
Ancien membre de la Ceni
L’arrivée de Thierry Rakotonarivo à la Ceni, fraîchement investi membre par l’Assemblée nationale, a également pesé dans sa décision. Arsène Dama Andrianarisedo a souligné que son successeur dispose « des compétences et des expériences nécessaires pour insuffler un vent de changement » au sein de la Commission. Il a même affirmé avoir appelé les autres membres à l’élire président.
Thierry Rakotonarivo connaît bien les rouages de l’institution. Ancien vice-président sous la présidence de Hery Rakotomanana, il s’était retrouvé au cœur d’une controverse en 2020 après avoir révélé l’existence de millions de Cartes nationales d’identité (CNI) présentant des numéros identiques. Contraint de démissionner à l’époque, cette prise de position lui avait valu une forte exposition médiatique. Cinq ans plus tard, il maintient ses déclarations et affirme être prêt à fournir les preuves nécessaires.
À peine installé, le nouveau président annonce un programme ambitieux axé sur la transparence et la crédibilité des opérations électorales. Il s’engage à réaliser un audit indépendant et impartial du fichier électoral, un sujet sensible depuis plusieurs scrutins.
«Nous allons rendre public le résultat de cet audit afin que tout le monde soit au courant des différentes anomalies et que soient posées les bases des futures corrections», a-t-il assuré.
Au-delà de la révision technique de la liste électorale, Thierry Rakotonarivo prévoit un vaste « nettoyage interne ». Les membres des démembrements de la Ceni impliqués dans des cas de fraude ou dans des pratiques susceptibles de fausser les résultats seront remplacés. Cette démarche vise à restaurer la confiance envers l’institution, régulièrement accusée de partialité et de dysfonctionnements.
Tsilaviny Randriamanga
