Deuxième au classement général des CJSOI 2025 aux Seychelles, Madagascar reste sur le podium régional. Mais derrière La Réunion, le bilan révèle des fragilités persistantes et un retard qui inquiète.
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| Les Ankoay U17 ont survolé la compétition de basketball aux Seychelles |
La 13e édition des Jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’Océan Indien (CJSOI), qui s’est tenue en août aux Seychelles, s’est conclue sur un bilan contrasté pour Madagascar. Avec une deuxième place au classement général des médailles, la Grande Île confirme son statut de nation majeure de la zone, mais sans parvenir à rivaliser réellement avec La Réunion, largement au-dessus du lot à l’approche des JIOI de 2027 aux Comores.
La délégation réunionnaise a survolé la compétition en totalisant 138 médailles, dont 59 en or. Madagascar suit, mais à bonne distance, avec 41 médailles (13 en or, 18 en argent et 10 en bronze). Maurice complète le podium avec 45 médailles, tandis que les Seychelles, pays hôte, terminent quatrième.
Malgré un nombre de participants conséquent sur plusieurs disciplines, les performances malgaches dans les disciplines stratégiques restent en deçà des attentes. L’haltérophilie, discipline historiquement porteuse, apporte 18 médailles, dont neuf en or. Un apport majeur, mais insuffisant pour combler l’écart avec La Réunion.
Le département français affiche 15 médailles (3 en or, 4 en argent, 8 en bronze), signe d’un certain dynamisme qui menace la domination malgache.
L’athlétisme en difficulté
Le judo engrange huit breloques. Des résultats honorables, mais qui manquent encore de régularité et d’impact face aux leaders régionaux. Le basketball malgache a fait une belle démonstration en restant invaincu durant le tournoi et a remporté l’or. Un bon signe pour la relève malgache.
Le constat est plus préoccupant en athlétisme. Longtemps pilier du sport malgache, la discipline poursuit son déclin, incapable de jouer les premiers rôles. Cette faiblesse persistante illustre un problème structurel, entre manque de renouvellement, préparation insuffisante et stratégie à revoir.
Ce bilan met en lumière un écart qui se creuse progressivement avec les principaux rivaux de la région. Ancien DTN adjoint, Indépendance Lahimana, dit Depa Sakaraha, a vivement critiqué le système en place: « Il faut de toute urgence reconnaître et appuyer les entraîneurs qui obtiennent des résultats, donner aux Centres techniques régionaux performants les moyens de travailler, et s’appuyer sur l’expérience administrative et technique, sans égocentrisme ».
Si Madagascar reste une place forte de l’océan Indien, ces CJSOI 2025 rappellent que le sport national se trouve à un tournant. Sans réformes profondes et sans l’implication de l’État avec une politique claire, le statut de dauphin risque de devenir un plafond difficile à dépasser.
Donné Raherinjatovo
