BAILLEURS DE FONDS - La Banque mondiale réadapte ses financements

La Banque mondiale maintient ses projets à Madagascar mais réadapte plusieurs financements. Cette décision permet de mieux répondre aux priorités du pays.

Le représentant de la Banque mondiale à Madagascar lors du point de presse  avec les journalistes, mardi.

La Banque mondiale poursuit ses activités à Madagascar, mais en modifie certaines modalités. Les projets en cours sont maintenus, tandis que plusieurs décaissements sont, en revanche, différés.

Mardi, lors d’un point presse, le représentant de l’institution à Madagascar, Atou Seck, s’est voulu rassurant. « Aucun projet n’a été suspendu durant la crise », affirme-t-il, précisant que seuls des versements auraient été mis en pause, le temps, dit-il, que l’appareil gouvernemental retrouve sa pleine capacité de fonctionnement.

Deux appuis budgétaires restent néanmoins bloqués. Ils concernent le deuxième et le troisième volets de l’Appui aux politiques de développement (DPO), un programme qui vise à soutenir les réformes de l’État, notamment dans l’énergie, le numérique et les mines.

La deuxième tranche, d’un montant de 100 millions de dollars, n’a pas été versée, en raison de réformes jugées incomplètes. « Les engagements, notamment dans les télécommunications, n’ont pas été pleinement appliqués », observe Atou Seck.

Tant que cette tranche n’est pas débloquée, la suivante ne peut être examinée. Au total, 200 millions de dollars restent en suspens. 

Une pause dans l’aérien

La Banque mondiale se dit toutefois ouverte à des ajustements, avec pour objectif affiché de rester alignée sur les priorités du gouvernement. Le secteur aérien est directement concerné. Une enveloppe de 40 millions de dollars destinée à Madagascar Airlines a été suspendue ; elle devait financer le Plan Phénix, un programme de redressement de la compagnie.

Le ministère des Transports a mis fin à ce plan et annoncé une nouvelle stratégie. La direction de la compagnie dit avoir été prise de court. Le ministre Juste Crescent Raharisone relativise toutefois cette décision : « Une compagnie bien gérée ne dépend pas d’un financement extérieur », déclare-t-il.

Plus de 500 contrats sont en cours de révision. L’objectif officiel est fixé : 10 milliards d’ariary de recettes supplémentaires d’ici à 2026.

La Banque mondiale rappelle par ailleurs qu’un vaste projet multimodal est en préparation, combinant routes, ports, rail et aéroports. À ce jour, 23 projets sont actifs à Madagascar pour un montant cumulé de quatre milliards de dollars. Les secteurs clés restent l’énergie, l’eau, les transports et le numérique.

Irina Tsimijaly

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