ASSEMBLÉE NATIONALE - Un projet de motion de censure tué dans l’œuf

Une tentative de motion de censure contre le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a été avortée. Elle était liée à la recomposition des groupes parlementaires et aux tensions à Tsimbazaza.

Herintsalama Rajaonarivelo a échappé de peu à une tentative de motion de censure.

À Tsimbazaza, la rumeur a longtemps circulé avant de se préciser. Depuis le début de la semaine, des rumeurs circulaient dans les couloirs de l’Assemblée nationale sur une éventuelle motion de censure contre le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo. Bien que restée officieuse jusqu’ici, cette manœuvre paraissait suffisamment plausible pour provoquer inquiétudes et stratégies politiques. Ce n’est cependant qu’hier que l’information a été rendue publique.

La révélation est venue du député élu dans le district d’Arivonimamo, Antoine Rajerison Randriamampianina. Dans une publication sur sa page Facebook, ce dernier a affirmé qu’une tentative de motion de censure était bel et bien en préparation et qu’elle émanerait du président de l’Assemblée nationale, Siteny Randrianasoloniaiko. Une déclaration rapidement corroborée par plusieurs sources parlementaires, donnant ainsi une consistance nouvelle à une rumeur persistante.

Recomposition parlementaire

Selon ces sources, l’initiative trouverait son origine dans la saisine de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) par le président de la Chambre basse. Cette démarche portait sur la situation des députés ayant quitté le groupe parlementaire Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (Irmar) afin de constituer un nouveau groupe, dénommé « groupe parlementaire de la majorité présidentielle ». Le feu vert donné par la HCC aurait alors ouvert la voie à une recomposition des rapports de force au sein de l’Assemblée nationale.

« Cette décision a été perçue comme une opportunité pour mettre en place un nouveau groupe parlementaire destiné à devenir la nouvelle majorité à Tsimbazaza », confie une source parlementaire. Dans ce schéma, une séance plénière devait être inscrite à l’ordre du jour afin d’officialiser la création de ce groupe. Une fois celui-ci mis en place, une motion de censure contre le gouvernement devait être soumise au vote le même jour, avec pour objectif de provoquer la chute de l’Exécutif avant la fin de la session ordinaire. Toujours selon ce schéma, une session extraordinaire devait par la suite être convoquée en début d’année pour proposer un nouveau Premier ministre issu de la nouvelle majorité.

Informé en amont de cette manœuvre, le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo aurait pris les devants. Mercredi après-midi, il a convoqué sept députés à Mahazoarivo afin de recueillir davantage d’informations sur la situation. La rencontre, organisée en marge du Conseil de gouvernement, s’est prolongée jusque tard dans la soirée, selon nos informations, jusqu’aux environs de 22 heures. Elle aurait permis d’élaborer une stratégie destinée à contrer la tentative de motion de censure en  gestation.

Parallèlement, toujours selon nos sources, plusieurs députés auraient déjà été approchés et convaincus de rejoindre le nouveau groupe parlementaire en formation. Face à cette dynamique, Antoine Rajerison Randriamampianina a choisi de rendre l’affaire publique. Une sortie médiatique qui aurait contribué à l’annulation de la séance plénière prévue hier.

Interrogé sur ces accusations, Siteny Randrianasoloniaiko a nié toute tentative de motion de censure. Il a rappelé avoir fait partie des députés signataires des tractations ayant conduit à la nomination de Herin-

tsalama Rajaonarivelo au poste de Premier ministre, contrairement, selon lui, à l’élu d’Arivonimamo. Le président de l’Assemblée nationale évoque une  « vengeance politique », estimant que la déclaration de ce dernier ferait suite à son échec lors de l’élection du vice-président de la Chambre basse.

De son côté, le Premier ministre s’est appuyé sur la décision de la HCC du 14 octobre constatant la vacance de la Présidence de la République. Il a  rappelé les dispositions de l’article 53 de la Constitution, qui suspend notamment la possibilité de recourir à une motion de censure durant cette période. Pour autant, le gouvernement n’est pas totalement à l’abri. La formation d’un nouveau groupe parlementaire reste possible, laissant planer la menace de futures tentatives dans les mois à venir, dans un contexte politique encore marqué par l’héritage du précédent pouvoir.

Tsilaviny Randriamanga

1 Commentaires

  1. Et le peuple dans tout ça, il devient quoi ? Nos problèmes ... c'est pour quand les solutions ??? Le pouvoir rend fou ... et tout recommence !!! Un jour, une nouvelle re re re fondation !!! Pôôôvres de nous !!!

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