À Fiadanana, district d’Ambohidratrimo, deux tombes ont été profanées et les os longs de cinquante-sept défunts ont été emportés.
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| L’intérieur de l’une des tombes profanées, laissé en désordre. |
Au sommet de Mangabe, dans la commune rurale de Fiadanana, district d’Ambohidratrimo, l’effroi s’est abattu mardi après-midi. Cinquante-sept défunts ont été dépouillés de leurs os longs, après la profanation de deux sépultures voisines.
Ce sont des enfants partis ramasser du bois qui ont découvert les tombes éventrées, les pierres déplacées et les restes humains éparpillés. Alertés, les habitants ont aussitôt prévenu les autorités locales, qui ont sollicité l’intervention des gendarmes.
À leur arrivée sur les lieux, vers seize heures, les chefs de quartier, les familles endeuillées et une foule de riverains encerclaient les tombes saccagées. Les visages étaient crispés par l’émotion : certains pleuraient, d’autres demeuraient figés dans une colère muette. Dans la première sépulture, où reposaient soixante corps, seuls huit ont échappé au pillage. Dans la seconde, six défunts étaient inhumés; cinq ont été profanés, un seul est resté intact.
Identifier les auteurs
Les faits se seraient produits dans la nuit de lundi. Les malfaiteurs ont agi dans l’ombre, profitant de l’isolement des collines pour commettre leur forfait. Le lendemain, la découverte des enfants a révélé l’ampleur du sacrilège. Les familles, bouleversées, ont tenté de rassembler les fragments restés sur place. Les gendarmes ont appelé chacun à coopérer pour identifier les auteurs. Une enquête a été ouverte et les forces de l’ordre promettent de suivre l’affaire de près.
Dans cette commune où les cimetières incarnent la mémoire et le respect des ancêtres, l’affaire a provoqué une onde de choc. Les habitants dénoncent un affront à la dignité des morts et à la paix des vivants. Voir ces tombeaux éventrés, les ossements dispersés, revient, selon eux, à contempler une histoire déchirée.
Les familles craignent de nouvelles profanations, et les villageois redoutent que les malfaiteurs ne reviennent. Dans les échanges, la colère se mêle à la tristesse, tandis que l’on réclame des sanctions sévères contre les responsables de cet acte.
Pour beaucoup, l’enjeu n’est pas seulement de retrouver les coupables, mais aussi de comprendre ce qui peut pousser certains à convoiter des ossements humains.
Haja Léo
