UNIVERSITÉ - Les faux diplômes écument les ministères

La communication verbale concernant l’opération « Fosika » a été approuvée en conseil des ministres le 19 novembre. Des faux diplômes prolifèrent, selon plusieurs enseignants-chercheurs.

Le  Pr Ndaohialy Manda-Vy Ravonimanantsoa, ministre de l’Enseignement supérieur  et de la Recherche scientifique et le Pr Jonah Ratsimbazafy (à dr).

Chasse aux faux diplômes.Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lance une opération de lutte contre les diplômes falsifiés dans tous les établissements d’enseignement supérieur à Madagascar.

“Cette opération fait suite aux nombreuses alertes concernant la prolifération de faux diplômes,” a indiqué un responsable du ministère, hier.

Des enseignants-chercheurs signalent principalement des diplômes obtenus par des personnes n’ayant pas suivi de formation ou ne remplissant pas les critères requis, ainsi que des diplômes délivrés par des instituts non habilités.

“Parmi ces diplômés frauduleux figurent ceux qui ont acheté un avis du comité d’enseignants,” déplore un docteur.

Ces pratiques seraient surtout observées dans certaines universités privées.

“Des diplômes de Master sont achetés pour intégrer la fonction publique. Certains fonctionnaires y ont recours pour un reclassement, car leur salaire dépend de leur niveau de diplôme,” expliquent des sources.

Dans les universités publiques, l’achat de diplômes et les diplômes falsifiés restent rares, précise un professeur titulaire de l’Université d’Antananarivo. Selon lui, les diplômes publics sont désormais sécurisés et infalsifiables.

“Au moins douze points permettent de reconnaître un diplôme authentique délivré par l’université d’Antananarivo,” note une source.

Parachutés

Des enseignants-chercheurs s’interrogent également sur certains enseignants “parachutés” dans les universités publiques depuis d’autres départements ministériels.

“On se demande s’ils possèdent le diplôme requis, et si oui, comment ils l’ont obtenu ?”, lancent-ils. Denis Alexandre Lahiniriko, enseignant-chercheur, réfute la présence d’enseignants-chercheurs avec de faux diplômes qui ont franchi l’étape de la sélection faite par le collège des enseignants. « C’est faux, archi-faux », lance-t-il.

Le professeur Jonah Ratsimbazafy propose d’imposer davantage d’exigences dans les publications pour l’obtention de certains grades académiques, comme le HDR. Un autre professeur recommande la réactivation de la Commission nationale de la recherche scientifique, dissoute en 2019, dont la mission consistait à évaluer les dossiers des professeurs souhaitant devenir titulaires. Il demande également l’exigence de la traçabilité des diplômés dans les universités privées.

Le Dr Olivier Rakotoarison, ancien directeur des examens nationaux de Madagascar et ancien coordinateur national des diplômes sécurisés, insiste sur la mise en place de bases de données au niveau de chaque département.

“Cela permet de suivre le parcours de chaque étudiant, de vérifier les validations de crédits depuis le niveau L1 et L2 pour la licence, et M1 et M2 pour le Master, et ainsi de suite,” indique-t-il.

Miangaly Ralitera

2 Commentaires

  1. Refondation des diplômes, tout est refondé à présent ... Reste l'eau et l'électricité ... et les salaires !!!

    RépondreSupprimer
  2. Le baccalauréat malgache n'est pas équivalent à la licence (BSc - Bachelor) des universités européennes!

    Il constitue uniquement le diplôme d'entrée à l'université, permettant d'y poursuivre des études de licence.

    RépondreSupprimer
Plus récente Plus ancienne