CONSEIL DES MINISTRES - Le Préfet d’Antananarivo remplacé

Le gouvernement a procédé à une série d’abrogations visant plusieurs préfets à travers le pays. À Antananarivo, le Général Angelo Ravelonarivo, en poste depuis 2017, fait partie des responsables remplacés.

Le Général Angelo Ravelonarivo était préfet d’Analamanga depuis 2017.

Une vague d’abrogations de représentants de l’État a eu lieu lors du dernier Conseil des ministres, tenu mercredi. Cette décision collective, qui s’inscrit dans une dynamique de renouvellement au sein de l’administration territoriale, a touché plusieurs responsables à travers le pays. Parmi les personnes remerciées figure le Préfet d’Analamanga, le Général Angelo Ravelonarivo. Nommé en 2017, cet officier supérieur de la gendarmerie, également administrateur civil, cumulait une double compétence rare qui avait largement contribué à son maintien à ce poste pendant huit années, dans un contexte politique à répétition marqué par des tensions, des crises institutionnelles et des manifestations fréquentes à Antananarivo.

Depuis son entrée en fonction, le Général Angelo Ravelonarivo a dû gérer plusieurs épisodes sensibles. Il s’est fait connaître du grand public lors de la crise politique de 2018. Cette année-là, les 73 députés de l’opposition avaient engagé un bras de fer contre le régime de Hery Rajaonarimampianina. Dans un premier temps, le préfet avait adopté une position stricte en interdisant systématiquement toutes manifestations sur la place du 13 Mai à Analakely. Toutefois, face à l’ampleur du mouvement et à la mort de deux manifestants le 21 avril de la même année, il avait fini par revoir sa position. En annonçant qu’il ne s’opposerait plus à l’occupation de la place, il avait de facto laissé le champ libre aux 73 députés et à leurs partisans, un tournant important dans la dynamique de la crise.

Reconduction après la manifestation de 2023

En 2023, le préfet est de nouveau confronté à une contestation d’envergure. Cette fois, c’est le collectif formé par les 11 candidats à l’élection présidentielle qui prend la tête des manifestations. Le Général Angelo Ravelonarivo maintient alors une ligne dure avec l’interdiction totale de l’accès au centre-ville. Les manifestations sont régulièrement dispersées au moyen de gaz lacrymogènes, un dispositif devenu récurrent au fil des semaines. Cette fermeté, quoique critiquée, avait finalement été interprétée comme une preuve de maîtrise de la situation sécuritaire, ce qui avait contribué à sa reconduction en 2024 par l’ancien président Andry Rajoelina, réélu.

Cependant, l’année suivante marque un tournant décisif avec l’émergence du mouvement de la Gen Z. Les mesures d’interdiction prises par le préfet ne parviennent plus à contenir la mobilisation. Malgré plusieurs tentatives pour disperser les manifestants, des affrontements entraînent des morts et des blessés, poussant finalement les forces de l’ordre à se retirer du terrain. Quelques jours plus tard, dans un geste rare, le Général Ravelonarivo présente ses excuses publiques pour ne pas avoir autorisé la manifestation du 25 septembre, devenue l’événement déclencheur du mouvement de la Gen Z. Dès lors, son départ devient largement anticipé, d’autant que manifestants et élus favorables au mouvement réclamaient déjà son remplacement.

Le Conseil des ministres a également procédé à d’autres abrogations à travers le pays. À Toliara, le préfet Aubin Thierry Ratovelo a été remercié, notamment en raison de son rôle dans les tensions autour du projet Base Toliara. À Antsiranana, la préfète Hermine Tsirinary a subi le même sort après des manifestations estudiantines marquées par le décès d’un étudiant. Des décisions similaires ont été prises à Taolagnaro, Fianarantsoa, Ambatondrazaka, Miarinarivo, Ambovombe-Androy et Fénérive-Est, illustrant une volonté claire de réajustement administratif.

Tsilaviny Randriamanga

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