SANTÉ PUBLIQUE - Les frais de soins dentaires inaccessibles

Une maladie qui touche près de 80 % des Malgaches, mais dont le traitement reste coûteux pour beaucoup.

De  nombreuses personnes attendent des soins  de proximité pour entretenir leurs dents.

« Les soins et traitements des maladies dentaires sont relativement chers. Le coût varie entre 30 000 et 100 000 ariary. Par conséquent, 30 % de mes patients ne reviennent pas après le premier soin, qui se limite souvent à soulager la douleur. Ils attendent que la situation s’aggrave pour consulter un autre dentiste », explique un chirurgien-dentiste, hier. Les extractions et les prothèses, elles, restent hors de portée de la majorité des ménages.

Les coûts des prestations bucco-dentaires ne cessent d’augmenter. Face à ces tarifs, de plus en plus de familles renoncent à consulter un spécialiste. Les retards de prise en charge sont fréquents, et les patients n’arrivent chez le dentiste qu’en cas de douleur intense. 

« Les gens attendent le dernier moment, car ils n’ont pas les moyens. À ce stade, il est souvent trop tard pour sauver la dent », ajoute notre source.

« Ma fille avait une petite carie. Le devis était trop élevé, alors nous avons attendu. Maintenant, elle doit extraire la dent. On n’a pas eu le choix », indique Victoria Hanitriniaina, mère de famille. Comme elle, de nombreux parents se voient contraints de reporter les soins, ou encore attendent les prestations gratuites.

Cette renonciation représente un véritable enjeu de santé publique. Les spécialistes rappellent que les infections bucco-dentaires non traitées peuvent entraîner des complications plus graves et augmenter les dépenses de santé à long terme.

« Cependant, il suffit simplement d’apprendre à nos enfants les bonnes habitudes, comme se brosser les dents trois fois par jour », conclut le Dr Rasolofoson, dentiste.

Arrestations pour exercice illégal de la profession dentaire

Trois hommes ont été placés en détention provisoire en attendant leur procès après avoir été surpris en train de pratiquer des extractions dentaires et de poser des prothèses à Vangaindrano, dans la région de l’Atsimo Atsinanana. Lors de leur interpellation et de leur convocation au commissariat, il a été établi qu’ils ne possédaient aucune qualification pour exercer.
Avant ces arrestations, des campagnes de sensibilisation avaient été menées dans les médias, et soixante-dix-sept personnes exerçant cette activité sans autorisation avaient déjà reçu des lettres de mise en garde, alors qu’elles sillonnaient les marchés et se rendaient dans des rassemblements publics.
L’Ordre National des Odonto-Stomatologistes de Madagascar rappelle que les activités liées aux dents et à la cavité buccale sont strictement encadrées par le « Code de Santé ». Les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères. Une amende de 2 à 50 millions d’ariary, peine de prison de 2 mois à 2 ans et confiscation de tout le matériel utilisé, en attendant la décision du tribunal.

Mialisoa Ida

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