DÉCOUVERTE - Louis Randriam dévoile sa première exposition

Louis Randriam, présente l’un de ses tableaux  inédits, exposés prochainement.

L’artiste malgache Louis Randriam expose pour la première fois à Madagascar une cinquantaine d’œuvres inédites, du 17 décembre 2025 au 16 février 2026 à Ivokolo Analakely.C’est un événement rare et profondément symbolique : après cinquante années de pratique picturale, Louis Gaston Randriambolaharisoa, connu sous le nom d’artiste Louis Randriam, revient à Madagascar pour présenter sa toute première vente-exposition intitulée « Retour à la source ». Une cinquantaine de tableaux, entièrement créés en France puis transportés par bateau, seront dévoilés pour la première fois au public malgache entre le 17 décembre 2025 et le 16 février 2026 à Ivokolo Analakely.

Artiste autodidacte, il dessine depuis l’âge de six ans, marqué à jamais par un souvenir fondateur : la découverte du « Bivouac » du maître Ramanda au Palais de la Reine, en 1960. « Ce fut le coup de foudre absolu », confie-t-il. Cette révélation l’a conduit à se former seul, jusqu’à remporter à 11 ans le Premier prix du concours “Tananarive vue par les enfants”, organisé par l’Ambassade de la République fédérale d’Allemagne. À 18 ans, il décroche le Premier prix national “Lutte contre l’analphabétisme”, après avoir été initié aux techniques picturales par le grand peintre Ranivoson.

Deux vocations

Aujourd’hui encore, l’artiste conjugue deux vocations : peintre et médecin urgentiste en France. « Aux urgences, je cours. Devant la toile, je respire et je fais revivre Madagascar. La peinture m’a sauvé autant de fois que 35 ans de médecine d’urgence m’ont épuisé », confie-t-il, évoquant un équilibre vital.

Profondément polyvalent, Louis Randriam maîtrise une large palette de techniques : huile, acrylique, pastel, fusain, gouache, pyrogravure, aquarelle sur papier Antemoro – son médium de prédilection. Son univers reste résolument figuratif, célébrant Madagascar à travers ses paysages, ses marchés traditionnels, ses tanàna, ses baobabs, ses scènes de Hira Gasy, ses sites patrimoniaux tels qu’Ambohimanga ou le Rova Manjakamiadana, sans oublier ses portraits, dont celui de Rabearivelo.

Récompensé à plusieurs reprises en France – notamment le Prix de la Ville de Chartres en 2007 pour Les musiciens malgaches, ainsi que divers prix lors des salons d’art euréliens, Prix de l’aquarelle-Vierzon, Prix de la ville de Voves, et bien d’autres encore. Il n’a jamais coupé le lien avec sa terre natale.

À travers ce retour artistique, il exprime aussi un souhait profond : voir naître à Madagascar une véritable école des beaux-arts et un musée d’art moderne, afin que les jeunes puissent, eux aussi, « trouver leur chemin comme j’ai trouvé le mien ».

Son exposition « Retour à la source » en témoigne pleinement : « Quand je peins un marché rural ou un troupeau de zébus au coucher du soleil, je retrouve les odeurs et les couleurs de mon enfance », dit-il.

Avec « Retour à la source», Louis Randriam offre bien plus qu’une exposition : il offre un pont entre mémoire et création, entre son parcours personnel et l’histoire visuelle de Madagascar. En ramenant ses œuvres sur la terre qui a façonné son regard, il invite le public à redécouvrir la beauté de leur patrimoine à travers ses yeux d’enfant devenu maître. Un hommage vibrant, empreint d’émotion, qui célèbre autant l’art que le retour aux origines.

Cassie Ramiandrasoa 

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